Les boulangers français étaient attendus ce jeudi 5 janvier à l’Elysée pour la traditionnelle cérémonie de la galette des rois. Une invitation qui tombe dans un contexte de crise pour les artisans, confrontés à une hausse record de leurs factures d'énergie.
Une occasion rêvée pour faire part des préoccupations de la profession. A l’invitation d’Emmanuel Macron, les boulangers tricolores étaient conviés à l’Elysée ce jeudi pour la traditionnelle galette des rois. Cette fête, instaurée au palais présidentiel dès 1975 par Valéry Giscard d’Estaing, permet de mettre à l’honneur les 33.000 professionnels du secteur.
Pour cette cérémonie, il faut savoir que la galette ne cache pas la moindre fève, à l’inverse de celles rencontrées dans le commerce. Une tradition instaurée depuis Valéry Giscard d'Estaing, puisqu'il ne peut y avoir de roi dans notre République.
Les boulangers en pleine crise économique
Mais cette année, l'esprit ne sera pas à la fête. Impactés par la hausse des prix de l’énergie, les boulangers de l’Hexagone se retrouvent dans une grave crise économique. Certains ont vu leur facture être multipliée par douze en deux mois. D’autres s’attendent à une hausse continue des tarifs énergétiques en 2023 avec la poursuite de la guerre en Ukraine.
Pour y faire face, l’Etat a opté pour des aides ciblées, laissant de côté la politique onéreuse du «quoiqu’il en coûte» mise en place de façon globale en France depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Le gouvernement multiplie les aides
Ces derniers jours, le gouvernement a multiplié les efforts pour aider ce secteur en difficulté. La Première ministre Elisabeth Borne a assuré que l’Etat prendrait en charge jusqu’à 40 % de la hausse des factures d’électricité des boulangers via divers dispositifs.
Dans la foulée, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a affirmé que les professionnels pourraient résilier sans frais leur contrat d’énergie en cas de hausse de prix jugée «prohibitive».
Une dimension politique forte
La crise du secteur provoque également une importante réaction sur le plan politique. Dans un tweet, l’ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin appelle le gouvernement à «tout faire pour sauver la boulangerie française».
Je me suis, à plusieurs reprises,engagé pour La défense des boulangers Je demande à mes amis du gouvernement de tout faire pour sauver la boulangerie française C’est une cause populaire et nationale‼️ @BrunoLeMaire @cnbpf @Elisabeth_Borne @Senat
— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) January 3, 2023
Le président du RN Jordan Bardella affirme de son côté dans une lettre aux boulangers que «la mesure d’amortissement de prix de 20 % pour les professionnels n’est pas suffisante». Il souhaite que la France opte pour «la sortie des règles européennes de fixation des prix de l’électricité».
Ma lettre aux boulangers de France, que la hausse insupportable des coûts de l'énergie menace de disparition, dans l'indifférence du gouvernement Macron pic.twitter.com/DkMNUI6v67
— Jordan Bardella (@J_Bardella) January 3, 2023
Cette dernière proposition est partagée par l’ancienne ministre Ségolène Royal, qui appelle sur Twitter à «quitter le marché européen de l’énergie», qui crée «une concurrence absurde et spolie EDF».
Les #boulangers étranglés par l’explosion du prix de l’énergie,preuve qu’il faut quitter le marché européen de l’énergie qui a imposé,au nom d’une concurrence absurde,des fournisseurs alternatifs ne produisant rien mais profitant en trader, spoliant #EDF (donc les contribuables)
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) January 3, 2023
La contestation des boulangers, qui a débuté en novembre dernier, s’est accélérée ces dernières semaines, à mesure que la situation économique s’envenimait dans la profession.
Le 23 janvier prochain, un Collectif pour la survie de la boulangerie et de l’artisanat appelle à manifester à Paris, en compagnie d’autres artisans touchés par la crise énergétique.