Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a annoncé ce mardi 6 décembre une aide exceptionnelle de 200 millions d’euros à Ile-de-France Mobilités afin d'éviter la hausse de 20 % des tarifs des transports en commun franciliens. Une aide qui permet de n'augmenter le passe Navigo «que» de 12 %, qui passera à 84,10 euros par mois au 1er janvier prochain.
Alors que le conflit entre le gouvernement et la région Île-de-France semblait s’enliser, le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé ce mardi une aide «exceptionnelle» de 200 millions pour Île-de-France Mobilités (IDFM), le gestionnaire des transports en commun parisiens, qui permet à la présidente de région Valérie Pécresse de n'augmenter le prix du passe Navigo «qu'à» 84,10 euros par mois dès le 1er janvier prochain, contre 75,20 euros aujourd'hui.
Une aide de 200 millions
«Nous allons accorder une aide exceptionnelle importante pour 2023 aux collectivités qui organisent les transports. Cela va représenter 300 millions d’euros d’aides, dont 200 millions pour Île-de-France Mobilités. Et 100 millions pour les autres autorités organisatrices en France», a en effet annoncé Clément Beaune dans les colonnes du Parisien.
Le ministre délégué chargé des Transports a reconnu les difficultés particulières que rencontre la région Ile-de-France, notamment liées à l’inflation, l’explosion des prix de l’énergie, mais aussi à la pénurie de conducteurs, mais a aussi appelé «au principe de responsabilité et d’équité».
«Responsabilité, ça veut dire que quand on exerce une compétence, on doit l’assumer pleinement. Je rappelle que les transports en Île-de-France, c’est la région et l’organisme Île-de-France mobilités (IDFM), tous deux présidés par Valérie Pécresse, qui en ont la charge», a-t-il souligné.
le Navigo à 84,10 euros dès le 1er janvier
Cette enveloppe tombe in extremis sur le bureau de la présidente de la région, qui a immédiatement répondu que le passe Navigo n'augmentera donc "que" de 12 %, contre les 20 % envisagés. Ce qui signifie que celui-là passera de 75,20 euros par mois aujourd'hui à 84,10 euros par mois à partir du 1er janvier 2023. Permettant donc d'éviter un passe Navigo à 90 euros par mois.
Une annonce qui a immédiatement fait réagir un certain nombre d'élus régionaux, à l'instar de la conseillère régionale communiste Céline Malaisé, qui estime que cette «aide de dernière minute ne suffit pas à geler les tarifs des usagers et ne sauve pas les transports franciliens».
«Valérie Pécresse doit reculer. Le Navigo à 90 euros comme à 85 euros pour nous c’est toujours non ! D’autres financements doivent être dégagés dont celui des entreprises», a poursuivi l'élue.
«Pendant ce temps-là, les conditions de transports sont déplorables, la privatisation dégrade le service public et on attend toujours les financements de l’Etat», avait également déploré le conseiller régional écologiste et membre du conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités Jean-Baptiste Pegeon.
Plus d'un mois que @CBeaune et @vpecresse jouent au jeu de poker menteur sur le futur prix du pass #Navigo.
Pendant ce temps-là, les conditions de transports sont déplorables, la privatisation dégrade le service public et on attend toujours les financements de l’État (#CPER) ! https://t.co/pbZ4WV7Zj6— Jean-Baptiste Pegeon (@JBPegeon) December 6, 2022
ENCORE 250 MILLIONS D'EUROS À TROUVER
Confrontée à une forte hausse de ses coûts liée à l'inflation et à la flambée des prix de l'énergie, l'autorité régionale des transports en commun franciliens cherche depuis plusieurs mois à trouver 950 millions d'euros pour boucler son budget de fonctionnement 2023.
Pas moins de 300 millions d'euros ont déjà été trouvés grâce au soutien des communes de la région Ile-de-France et des départements, de la RATP et la SNCF, et IDFM compte faire 200 millions d'euros d'économies.
Avec cette enveloppe de 200 millions allouée par le gouvernement, il resterait donc 250 millions d'euros à trouver, à répartir entre une augmentation des tarifs et diverses nouvelles ressources.