Le Conseil des ministres a officialisé la nomination de Luc Rémont à la tête d'EDF ce mercredi 23 novembre, entreprise actuellement en difficulté, que le gouvernement français a choisi de renationaliser afin de relancer le nucléaire.
Le choix est fait. Luc Rémont, le désormais futur ex-dirigeant de Schneider Electric, va reprendre la tête d’EDF après Jean-Bernard Lévy, comme l'a entériné, ce mercredi, le Conseil des ministres.
Il aura pour mission principale de relancer une production électrique en berne, en raison de problèmes de corrosion sur certains réacteurs nucléaires, mais aussi de la sécheresse qui a fragilisé les centrales hydroélectriques cet été.
De plus, le nouveau dirigeant devra rassurer les français pour cet hiver, afin d'éviter un black out, si la consommation d'électricité ne s'avérait pas suffisamment réduite.
Conseiller ministériel sous Jacques Chirac
Agé de 53 ans, Luc Rémont a une longue carrière derrière lui. Diplômé de l’Ecole Polytechnique en 1988, il est arrivé à la direction du Trésor du ministère français de l'Economie et des Finances en 1996.
Sous Jacques Chirac (1995-2007), il a été chargé des relations avec les banques de développement et des participations de l’Etat dans les entreprises de transport, mais aussi pour le compte de la Direction générale de l’armement.
Durant plus de dix ans, ce polytechnicien a travaillé dans les cabinets successifs de Francis Mer, Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard et Thierry Breton.
Président de Schneider Electric France
Entré dans le secteur du privé à partir de 2007, Luc Rémont a dirigé pour la France la Bank of America Merrill Lynch durant deux années consécutives, ainsi que la filiale Benelux jusqu’en 2014.
Cette même année il a intégré Schneider Electric, remplacé le 1er avril 2017 par Christel Heydemann pour devenir directeur général des opérations internationales.
A ce poste, il était en charge de l’Amérique du Sud, de l’Afrique et du Moyen-Orient, de l’Inde, de l’Asie de l’Est et du Pacifique.
PDG d’EDF
Luc Rémont a ainsi été choisi pour remplacer celui qui dirigeait le groupe depuis 2014, Jean-Bernard Lévy 67 ans, bientôt atteint par la limite d'âge mais dont le départ anticipé a été annoncé dès cet été, en même temps que la renationalisation d'EDF à 100 %.
Le nouveau capitaine du géant national de l'électricité devra relever un nombre de défis colossaux, tant pour EDF que pour la sécurité de l'approvisionnement électrique du pays qui fait face à sa pire crise énergétique depuis des décennies.
Parmi ses nombreuses missions, il aura aussi à gérer le branchement de l'EPR Flamanville qui a dix ans de retard avec des investissements à grande échelle à venir pour relancer le nucléaire en France, projet fixé par Emmanuel Macron dans son discours de Belfort en février 2022.