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25 ans de la mort de Barbara : 10 titres incontournables de «la longue dame brune»

Icône de la chanson française, Barbara, née Monique Serf, est décédée il y a vingt ans, le 24 novembre 1997, à Neuilly-sur-Seine. [© PATRICK HERTZOG / AFP]

Vingt-cinq ans après sa disparition, le 24 novembre 1997, la chanteuse Barbara reste une figure incontournable du patrimoine musical français. L'occasion d'écouter, ou de réécouter, dix titres marquants de «la longue dame brune».

Sid'Amour à mort

Coécrite et composée avec Luc Plamondon, la chanson «Sid'amour à mort» sort en 1986 à l'occasion de Lily Passion, du nom de la comédie musicale, écrite et mise en scène par Barbara elle-même et dont elle partage l'affiche avec Gérard Depardieu.

Le titre, qui débute avec les paroles suivantes : « Si s'aimer d'amour ; C'est mourir d'aimer ; Sont mourus d'amour ; Sida sidamnés», parle de l’engagement de Barbara, aussi fort que discret, dans la lutte contre le Sida et son soutien aux malades. Barbara consacrera en outre une autre chanson au thème du sida et plus largement à celui de la maladie, avec le titre «Le Couloir», dont elle cédera les droits en 1996 à Act-up.

Nantes

Le 21 décembre 1959, Barbara apprend le décès de son père, Jacques Serf, à Nantes. Il était parti quelques années auparavant sans laisser de nouvelles. Au lendemain de l’enterrement, elle commence l’écriture de la chanson «Nantes», qu’elle terminera près de quatre ans plus tard, à quelques heures seulement de son passage au théâtre des Capucines le 5 novembre 1963. Ce titre, particulièrement émouvant, est devenu un classique de la chanson française et a été élevé, par de nombreux critiques, au rang de chef-d'oeuvre. Par cette chanson, elle accorde son pardon à son père qui avait abusé d'elle. 

L'Aigle noir

La chanson «L’Aigle noir» paraît en 1970 sur l’album Barbara. Les paroles dépeignent un rêve dans lequel Barbara dort au bord d'un lac, jusqu'à ce qu'un aigle noir fasse irruption dans le ciel, troublant son sommeil. «De son bec, il a touché ma joue ; Dans ma main il a glissé son cou ; C'est alors que je l'ai reconnu ; Surgissant du passé, il m'était revenu».

Barbara reconnaît cet aigle comme un personnage émergeant de ses souvenirs d'enfance, sans dire qui est exactement ce personnage. Dans ses mémoires posthumes inachevés, «Il était un piano noir...» (1997), elle révèle pour la première fois qu'elle a eu à supporter le comportement incestueux de son père pendant son enfance mais, à aucun moment, elle n'établit de lien entre cette chanson et son père.

Göttingen

Enregistrée à Hambourg en 1967, «Gottingen» évoque les guerres franco-allemandes qui ont divisé les deux pays et leurs nombreuses victimes et les deuils qui les unissent. Devenu un hymne incontournable à l'amitié franco-allemande, la chanson milite ainsi pour la paix et a une portée d’autant plus symbolique que Barbara, juive, a été obligée de se cacher pendant la Seconde Guerre mondiale pour échapper à l'extermination initiée par les Nazis.

Dis, quand reviendras-tu ?

«Dis, quand reviendras-tu ?» a été écrite par Barbara et sort en 1964 sur l'album du même nom. Cette chanson a été composée pour le diplomate Hubert Ballay qui a été l'authentique amour impossible de Barbara. Véritable héros, à seulement 14 ans en 1942, Hubert Ballay sauve des familles juives et, à 16 ans, il est cité à l'ordre de la Nation pour ses actes lors de la Libération de Paris. Le texte de la chanson décrit une femme séparée de son amoureux, à qui elle s'adresse dans l'attente de son retour.

Vienne

Avec «Vienne», Barbara emmène son auditoire en ballade dans la capitale autrichienne afin d’évoquer l’amour, la distance, le manque et l’ennui. La chanson a connu dernièrement une seconde jeunesse grâce à Patrick Bruel, qui, en 2016, a consacré tout un album de reprises des plus grands titres de Barbara. 

Drouot 

Dans son album, «L’Aigle noir», paru en 1970, Barbara consacre une chanson à Drouot, le célèbre hôtel des ventes. Un endroit approprié pour évoquer les amours perdues et l’attachement que chacun peut ressentir vis-à-vis d’objets rappelant les souvenirs du passé. «Comme tous les matins, dans la salle des ventes ; Bourdonnait une foule, fiévreuse et impatiente ; Ceux qui, pour quelques sous, rachètent pour les vendre Les trésors fabuleux d'un passé qui n'est plus... »

Mon enfance

Parue en 1968 sur l’album «Le Soleil noir», «Mon enfance» est une chanson qui résume à elle seule le style Barbara. Comme l’explique la journaliste Sophie Delassein pour L’Obs, il s'agit ainsi une ballade simple ponctuée par un chant limpide et lyrique. Le titre parle de l’enfance de Barbara pendant la Seconde guerre mondiale, où, cherchant à fuir la Gestapo avec sa famille, elle trouve refuge dans le village de Saint-Marcellin, en Isère. Des années plus, Barbara reviendra à Saint-Marcellin et ce sera un véritable déchirement : «Il ne faut jamais revenir, au temps caché des souvenirs, du temps béni de son enfance. Car parmi tous les souvenirs, ceux de l'enfance sont les pires, ceux de l'enfance nous déchire.»

Une petite cantate

Barbara écrit et enregistre «Une petite cantate» en 1965. Le titre évoque sa pianiste à l'Écluse, le cabaret parisien où elle se produisait entre 1959 et 1964, Liliane Benelli. Liliane Benelli était, par ailleurs, la fiancée et le mentor de Serge Lama. C'est grâce à elle qu'il se produit en première partie de Barbara.

Le 12 août 1965, elle meurt à 30 ans dans un accident de voiture à la sortie d'Aix-en-Provence dans une voiture conduite par Jean-Claude Ghrenassia, frère d'Enrico Macias, lors d'une tournée avec Serge Lama qui reste polytraumatisé plusieurs mois durant. Barbara sera très affectée par la mort de Liliane. La douleur sera telle qu'elle enregistrera «Une petite cantate» en une seule prise. On l'entend chanter la gorge serrée et le coeur gros.

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