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Droits de l'enfant : selon Yaël Braun-Pivet, la parole des jeunes victimes de violences n'est pas entendue

Yaël Braun-Pivet explique que sa propre mère a été victime de violences lorsqu'elle était enfant. [Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP]

En cette journée internationale des droits de l'enfant, la présidente de l'Assemblée nationale a appelé à une meilleure prise en compte de la parole des jeunes victimes de violences.

Les enfants parlent «et les adultes ne les entendent pas», selon Yaël Braun-Pivet. A l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant, ce dimanche 20 novembre, la présidente de l'Assemblée nationale a déploré que la parole des plus jeunes ne soit pas suffisamment entendue, notamment lorsqu'ils sont victimes de violences. Elle a appelé à un «MeToo de l'enfance».

Dans un entretien au Journal du dimanche, Yaël Braun-Pivet, qui a lancé en septembre une délégation des droits de l'enfant au sein de l'Assemblée, a souligné des «chiffres effrayants» en matière de violences faites aux enfants. Elle souligne que ces-derniers «ne savent pas forcément que les faits dont ils sont victimes ne constituent pas la norme et sont interdits par la loi».

Aussi, un important travail de sensibilisation et de prévention doit être mené dans les établissements scolaires, d'après la responsable LREM. Car «pour révéler l'inceste, il faut déjà que l'enfant ait conscience que l'adulte a franchi la limite et sorte du conflit de loyauté. Cela peut prendre beaucoup de temps».

Encore faut-il savoir recueillir la parole quand elle est enfin libérée. Yaël Braun-Pivet estime que, là aussi, des progrès conséquents doivent être réalisés. Les enfants «ressentent trop de passivité face à des situations qui nécessiteraient des réactions fortes des adultes, face à des violences ou du harcèlement. Trop d'histoires arrivent dans les tribunaux car on a laissé la situation se dégrader en dépit d'alertes».

«Voter des lois ne suffit pas»

La présidente de l'Assemblée nationale explique que cette cause résonne avec son histoire personnelle puisque sa propre mère «a été une enfant battue». «Elle m'a souvent raconté que, lorsqu'elle était jeune adolescente et qu'elle se sauvait pour trouver du secours au commissariat, les policiers la reconduisaient systématiquement à la maison. Alors qu'elle manifestait ce courage d'aller chercher de l'aide», raconte-t-elle.

«A l'époque dans les années 1960, il n'y avait aucune prise en compte de sa parole d'enfant», regrette Yaël Braun-Pivet, qui se félicite toutefois de récentes lois en la matière. Elle cite celle «de Maud Petit sur les violences éducatives ordinaires, celle d'Erwan Balanant sur le harcèlement, celle sur le consentement, celle d'Adrien Taquet sur la protection de l'enfance».

Mais «voter des lois ne suffit pas pour régler des problèmes», affirme cette mère de cinq enfants. Aussi, Yaël Braun-Pivet insiste sur la nécessité de «s'assurer de leur mise en oeuvre», grâce à un «déploiement de moyens et de formations» dans les écoles et à un «engagement de la société entière».

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