Premier du genre en France, l’Observatoire des violences faites aux femmes de Seine-Saint-Denis recense depuis vingt ans le nombre de femmes victimes de violences conjugales.
Une référence en la matière. L’Observatoire des violences faites aux femmes de Seine-Saint-Denis a été le premier du genre, en France, à aider les femmes et à renseigner la population sur l’ampleur des violences conjugales.
Ernestine Ronai, la fondatrice de cette organisation que CNEWS a rencontré, fait figure de pionnière. Elle a permis de créer des systèmes de protection qui ont fait leur preuve pour la protection des femmes victimes, notamment avec la mise en place du téléphone grave danger, mais aussi l’ordonnance de protection.
«Je pense que d’abord on prend mieux en compte la paroles des femmes et ça c’est pas seulement l’Observatoire, c’est tout le travail auquel nous participons mais avec plein de monde sur l’idée que l’on peut protéger», a-t-elle déclaré.
Des chiffres qui ont doublé en 20 ans
Lors des premières études chiffrées en 2007, l’observatoire comptabilisait 36.000 femmes victimes de violences dans leur couple, soit une femme sur dix. Aujourd’hui ce chiffre a doublé. Plus de 70.000 femmes en sont victimes, un chiffre qui a doublé en l’espace de vingt ans.
«Il faut absolument que dans notre pays, dans les progrès que nous devons faire, notre société pense mieux la gravité des violences faites aux femmes», en particulier concernant la dangerosité et l’imprévisibilité des hommes violents, poursuit Ernestine Ronai.
«Parce que, dans le fond, il n’y a pas de fatalité à ce que les femmes soient tuées, à ce qu’elles soient gravement violentées, ou psychologiquement complètement cassées, aucune fatalité à ça», a-t-elle estimé.
Suivant les décomptes faits par les différentes associations d'aide aux victimes, depuis le début de l’année, ce sont entre 79 et 95 femmes qui ont perdu la vie sous les coups de leur compagnon.