Ce mercredi 9 novembre, une réunion du bureau de l'Assemblée nationale a statué sur la tenue vestimentaire des députés au sein de l'Hémicycle.
La cravate fait-elle le député ? Pour Eric Ciotti, oui. L'élu LR des Alpes-Maritimes a à plusieurs reprises dénoncé un «relâchement vestimentaire» dans l'Hémicycle, demandant même à la présidente, Yaël Braun-Pivet, d'imposer le port de la cravate. Ce mercredi 9 novembre, la question de la tenue des députés a donc été discutée lors d'une réunion du bureau de l'Assemblée.
L'article 9 du règlement de l'Hémicycle stipulait jusqu'ici que «la tenue vestimentaire adoptée par les députés [...] doit rester neutre et s'apparenter à une tenue de ville», sans plus de précision.
Mais, ce mercredi, le bureau de l'Assemblée a voté la modification du règlement. Sur propositions des questeurs, parmi lesquels Eric Ciotti, il a été décidé que la veste serait désormais obligatoire pour les hommes et la cravate recommandée. Selon nos informations, le port du short et du bermuda sera par ailleurs interdit. L'article 9 sera modifié en ce sens et précisera que la tenue au sein de l'Hémicycle doit rester «convenable», «non détendue [...] ni a fortiori négligée».
Interrogé à ce sujet mardi par France Inter, l'élu LR de la Manche, Philippe Gosselin, avait jugé le sujet «anecdotique» tout en estimant que «parfois la forme peut rejoindre le fond». «Il y a eu quelques interventions, quelques difficultés et c'est pour ça que le sujet se pose», avait-il ajouté, avant de souligner un «vrai clivage» à ce propos «entre une grande partie des Insoumis et tous les autres groupes politique».
LA QUESTION DE LA REPRÉSENTATIVITÉ
Alma Dufour, députée LFI de Seine-Maritime, assurait quant à elle que les députés ne viennent pas à l'Assemblée nationale «en baskets, en jogging» ou avec «des sweatshirts à capuche».
«Faire attention et porter du soin à sa tenue ne veut pas dire reprendre les codes d’une certaine élite alors qu’on est censé justement ouvrir l’hémicycle vers l’extérieur et représenter davantage le peuple», avait plaidé celle qui s'opposait alors au port obligatoire de la cravate.
Pour Alma Dufour, la question de la tenue vestimentaire est aussi celle de la représentativité. «On a 60% de cadre élus députés alors qu'ils ne sont que 9% en France, a-t-elle assuré. On a à l'inverse 0,9% d'ouvriers et 4% d'employés à l'Assemblée nationale», alors qu'ils représentent respectivement 12 et 16% des Français à l'échelle du pays selon elle.
Philippe Gosselin a reconnu que «la cravate ne fait pas la dignité» mais, sans fixer un «uniforme» obligatoire, l'élu suggèrait de se mettre d'accord sur «une tenue un peu plus convergente». Le bureau de l'Assemblée vient vraisemblablement d'en dessiner les contours.