A la COP27, Emmanuel Macron a réaffirmé son ambition pour une industrie mondiale plus respectueuse de l’environnement. Pour preuve, le chef d’Etat tricolore a convoqué ce mardi les représentants des 50 sites industriels français les plus polluants afin d’accélérer leur décarbonation.
Ils représentent à eux seuls la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie française. Après avoir assuré hier, lors de la COP27 en Egypte, vouloir «mettre la pression» sur les «pays riches non européens», Emmanuel Macron va rencontrer à l’Elysée ce mardi les 50 industriels français les plus polluants (le cimentier Calcia, le géant des gaz industriels Air Liquide, ou encore le chimiste Solvay notamment) pour accélérer leur décarbonation.
«Si la France a au cours du quinquennat précédent (2017-2022) respecté l'ensemble de ses objectifs avec une réduction en cinq ans d'environ 10% des émissions de gaz à effet de serre, il est temps d'accélérer (..) et de doubler le rythme de réduction dans le quinquennat qui vient», a affirmé l'Elysée jeudi dernier.
En France, l’industrie représente 20 % des émissions de gaz à effet de serre et des secteurs spécifiques comme la chimie, le verre, le ciment et la métallurgie sont directement concernés. La présidence a spécifié que les 50 sites industriels concernés par l’invitation de ce mardi concentrent la moitié des émissions de l’industrie et 10 % des émissions totales du pays.
La compétitivité des industries françaises en jeu
Sans entrer dans les détails, la présidence française a assuré que le chef d’Etat ferait des annonces dans la journée afin d’encourager les industriels ciblés à accélérer leur décarbonation. Le mois dernier, lors d’un discours à Prague (République Tchèque) sur la crise énergétique touchant l’Europe, le président de la République avait déjà insisté sur la nécessité d’accélérer «la décarbonation de notre modèle énergétique et de son indépendance».
Emmanuel Macron à Prague sur la crise de l'énergie : «nous devons aller plus vite sur la décarbonation de notre modèle énergétique et sur son indépendance» pic.twitter.com/qOL4KMHvyS
— CNEWS (@CNEWS) October 7, 2022
L’objectif de la réunion de ce mardi revêt une importance à la fois sur le plan écologique mais aussi économique avec en point de mire la compétitivité française sur la scène internationale. «Il faut arriver à ce que les investissements se fassent sur nos sites industriels en France, c'est critique à la fois pour l'emploi et la souveraineté», sous peine de voir ces sites «condamnés à terme», selon un conseiller présidentiel.
Le gouvernement a notamment ciblé les Etats-Unis et la Chine, dotant de moyens énormes leurs industries pour faciliter leur décarbonation. «On est dans un monde globalisé avec des approches extrêmement agressives de la part d'autres pays qui font que les industriels sont placés dans une certaine forme de tension», a assuré cette même source.
L’Elysée a assuré que son objectif principal était de préserver les 30.000 emplois regroupés dans les 50 sites industriels concernés par l’invitation ce mardi. Pour cela, l’Etat devra convaincre ces derniers d’investir massivement dans la décarbonation. «Ce qu'on cherche avant tout, c'est à la fois à décarboner les sites et aussi leur offrir un avenir industriel», a conclu la présidence dans son annonce ce jeudi.