La France insoumise a annoncé ce jeudi qu’elle allait déposer une nouvelle motion de censure en réaction à la troisième utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement, déclenché mercredi sur le budget de la Sécurité sociale.
«Il ne faut pas banaliser le 49.3», a affirmé jeudi matin Eric Coquerel, président La France insoumise (LFI) de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, invité de l’émission Télématin sur France 2. L’Insoumis a annoncé que son groupe allait déposer une nouvelle motion de censure, après que le gouvernement a fait usage, pour la troisième fois, de l’article 49.3 de la constitution sur la loi de financement de la Sécurité sociale.
Cet article de la Constitution permet en effet au gouvernement de faire adopter une loi sans qu’elle ne soit votée par l’Assemblée nationale, l’exposant toutefois à la possibilité d’un renversement, si une motion de censure est déposée puis adoptée par la majorité des députés.
"Il ne faut pas banaliser le 49.3. Nous prendrons tous ceux qui voudront rejoindre cette motion"
Le député NUPES @ericcoquerel annonce une nouvelle #MotionDeCensure à l'encontre d'Elisabeth Borne. #Les4V pic.twitter.com/9tHMbZpRyX— Telematin (@telematin) October 27, 2022
«Si on dépose une motion de censure, c’est pour censurer le gouvernement. Nous n’avons pas, à nous seuls, les députés de la Nupes, la majorité nécessaire pour le faire. (…) Nous prenons tous ceux qui voudront rejoindre cette motion de censure», a ajouté Eric Coquerel. Un signe de la main vers les députés Rassemblement national et Républicains ? La participation du RN au vote de la première motion de censure déposée par la Nupes avait vivement fait réagir l’ensemble de la classe politique, certains dénonçant un «pacte» supposé entre la coalition de gauche et l’extrême droite.
Cette première motion avait récolté 239 voix sur les 289 nécessaires pour renverser le gouvernement. Celle déposée par le Rassemblement national n’avait récolté que 90 voix, la Nupes ayant refusé de la voter.
Éric Coquerel a cependant affirmé qu’il serait prêt à voter pour une motion déposée par Les Républicains. «Ils font partie de l'arc républicain et ce n'est pas la même chose de voter pour un groupe qui est très minoritaire que pour un groupe d'extrême droite», a-t-il justifié.