Le personnel des urgences du CHU de Nantes est entré en grève illimitée depuis dimanche soir pour dénoncer les conditions de travail.
Des revendications systémiques. Vendredi, le personnel des urgences du CHU de Nantes avait voté une grève illimitée, qui doit débuter ce dimanche soir à partir de minuit, pour dénoncer les conditions actuelles de travail.
D'après Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes, «le calibrage des effectifs ne permet plus d'accueillir les patients dans de bonnes conditions», alors que «certaines personnes attendent parfois plus de 72 heures sur des brancards et que 40 enfants doivent être opérés en chirurgie cardiaque d'ici à la fin de l'année, pour seulement 11 plages opératoires».
Malgré cette grève illimitée, Olivier Terrien précise qu'«on n'abandonnera pas la population».
La poursuite des fermetures de lits
De son côté, Stéphane Naulleau, infirmier en chirurgie cardiaque et secrétaire général de FO au CHU, indique que «les conditions de travail se dégradent, les collègues sont épuisés, psychologiquement ça ne va pas», et que «la grogne a commencé il y a quelques jours avec un article dans lequel Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes, disait que le CHU était attractif pour les soignants, qu'il n'y avait pas de fermeture de lits», poursuit le syndicaliste FO, «or 16 lits ont encore été fermés en octobre».
Une déclaration alors contredite par les chiffres de l'ARS (Agence régionale de santé), d'après Olivier Terrien, puisque «elle-même dit qu'entre 2015 et 2020, 700 lits de chirurgie ont été fermés, c'est le plus rentable et ce que cherche à absorber le privé, mais aussi 200 en obstétrique, 215 en psychiatrie, 200 en soins de suite et rééducation».
Du personnel gréviste assigné par la direction accueillera les patients lundi matin et pendant les vacances scolaires, une période d'effectif restreint, «mais à la rentrée nous prévoyons des actions coups de poings», complète l'aide-soignant de 52 ans.