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Paris : pourquoi jusqu'à 7 lycées risquent-ils de fermer dans la capitale ?

Photo prise dans un lycée parisien. Illustration. «Aucune formation ne sera supprimée, on parle ici uniquement de transfert de formation d'un lycée à un autre», tente de rassurer la Région. Illustration. [© MARTIN BUREAU / AFP]

Jusqu'à sept lycées parisiens – six professionnels et un général – sont menacés de fermeture partielle ou totale à partir de la rentrée 2023. En cause notamment, la baisse du nombre d'élèves.

«Sept lycées doivent fermer partiellement ou totalement à Paris à la rentrée 2023» et «une dizaine seraient concernés à l'horizon 2024», a ainsi confirmé le conseil régional d'Ile-de-France, présidé par Valérie Pécresse, alors qu'une décision en ce sens doit être entérinée lors d'un conseil interacadémique de l'Education nationale, le 8 novembre prochain.

Des jeunes «abandonnés»

Une décision désormais confirmée, mais qui était déjà largement dénoncée lorsqu'elle n'était encore qu'une rumeur. «Ne laissons pas le gouvernement casser la voie professionnelle et abandonner les jeunes en chair à patrons», avait déjà alerté la député Insoumise et conseillère de Paris Danielle Simonnet ce jeudi, devant le lycée professionnel Charles-de-Gaulle dans le 20e, l'un des sept concernés.

Au total, sur 29 lycées professionnels que compte la capitale, 6 pourraient ainsi voir leurs portes fermer. Parmi eux, le site de Charenton du lycée Théophile-Gautier (12e), le site Friant du lycée Lucas-de-Nehou (14e), le lycée Brassaï (15e), le lycée Valadon (18e), le lycée Armand-Carrel (19e) ainsi que le lycée Charles-de-Gaulle (20e). Unique lycée général concerné, George-Brassens (19e) est également sur la liste.

Des fermetures et des transferts de formation

«Aucune formation ne sera supprimée, on parle ici uniquement de transfert de formation d'un lycée à un autre», tente de rassurer la Région, qui confirme que c'est bien «la baisse de la démographie et la vétusté des locaux de ces établissements qui amènent à redéployer ces formations», avec pas moins de «8.000 places vacantes dans les lycées parisiens par rapport à leurs capacités maximales d'accueil».

Un «travail est conduit depuis plusieurs mois par les services de la région, le rectorat et la Ville de Paris (propriétaire des bâtiments)» sur le sujet, poursuit la Région, face au rectorat de Paris qui ne souhaite pas confirmer l'information, préférant expliquer que la réflexion était «toujours en cours».

«Le rectorat et la Région discutent en catimini de la fermeture de 6 lycées professionnels parisiens», regrettent de leur côté les organisations syndicales de Paris SUD éducation, SNUEP-FSU, CGT Éduc'action, Snetaa FO, SGEN-CFDT, CNT et SE-UNSA qui ont rédigé un communiqué commun cette semaine, expliquant que «des rumeurs» circulaient «depuis plusieurs jours» sur «les fermetures/transferts de lycées professionnels parisiens».

«Dimanche soir, une intersyndicale s'est réunie pour faire un point sur nos différentes informations. Dans le même temps, le directeur d'académie a contacté nos organisations syndicales pour leur indiquer que des fermetures/transferts de lycées étaient prévus. Il semblerait que les personnels de direction aient déjà été informés de ces changements de structures», soulignent-elles dans leur communiqué, déplorant de ne pas avoir été mises au courant.

«Ni les personnels des établissements concernés ni les organisations syndicales n'ont été consultés sur les projets Région-Rectorat. Nous soutiendrons tous les personnels impactés par ces fermetures et nous appuierons leur mobilisation», poursuivent-elles, rappelant que les lycées «d'accueil», dans lesquels seront transférés les élèves des lycées fermés, «seront eux aussi fortement percutés par ces transferts».

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