Les syndicats de police «Alliance» et «Unsa-Police» ont demandé, ce samedi, au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin une «décision d’apaisement» face à la contestation suscitée par la réforme de la police judiciaire qui a conduit à l’éviction du patron de la PJ de la zone Sud.
Une décision très attendue. Face à la gronde persistante suscitée par la nouvelle réforme de la police judiciaire, deux syndicats de police ont appelé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à prendre «une décision d’apaisement» pour éviter de creuser «un fossé inquiétant» au sein de la police.
«Cette réforme suscite le rejet : il faut donc stopper cette spirale qui risque de creuser un fossé inquiétant et déstructurant au sein de notre maison police» ont précisé les deux syndicats dans un communiqué commun transmis à l’AFP.
Tous les services rassemblés
D’après les syndicats, cette réforme «suscite trop de questions sans réponses et son bien-fondé n’est pas établi». S’ils n’appellent pas pour l’instant au retrait du projet, ils réclament néanmoins au ministre Darmanin «une décision rapide d’apaisement» afin de «revenir sur un vrai terrain d’échanges» sur ce sujet dont l’impact structurel et humain au sein de la police judiciaire «ne doit plus être négligé».
Dans le détail, le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police à l’échelle du département (renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF), et police judiciaire (PJ)) sous l’autorité d’un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.
l'éviction d'Éric Arella ne passe pas
De son côté, l’association nationale de la police judiciaire (ANPJ) a fait part de son «indignation et de sa consternation» après le limogeage d’Éric Arella, le patron de la police judiciaire pour le sud de la France. Ce dernier a été démis de ses fonctions vendredi 7 octobre, au lendemain d’une action de ses troupes contre la réforme de la PJ, à l’occasion de la venue à Marseille du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux.
«Ce grand patron à la carrière et au parcours exemplaires, était unanimement reconnu et apprécié de ses effectifs, des magistrats et des cadres de la police judiciaire», écrit l’association, en dénonçant les «méthodes autoritaristes» du DGPN, qui porte cette réforme avec Gérald Darmanin.
L’ANPJ «compte sur les plus hautes autorités de l’État pour trouver une solution acceptable à cette crise sans précédent au sein de la police judiciaire», ajoute-t-elle.
L’éviction d’Éric Arella a également suscité l’indignation dans les rangs de la police et dans le monde judiciaire. En signe de protestation, des centaines d’enquêteurs se sont rassemblés devant leurs services vendredi après-midi. Des rassemblements ont eu lieu «dans plus de 40 villes», selon l’ANPJ.