Alors que les cas de Covid-19 approchent la barre des 75.000 par jour, le virus de la grippe fait également son retour comme à chaque hiver. Le professeur Alain Fischer a déclaré ce mercredi que l’épidémie de grippe risque d’être plus forte cette année.
«Il y a un risque sérieux d’épidémie de grippe». L'immunologue Alain Fischer a mis en garde, dans un article du Parisien publié ce mercredi, contre une forte épidémie de grippe cet hiver, notamment due à la fin des restrictions liées au Covid-19.
En France, la grippe saisonnière touche 2 à 8 millions de personnes et est responsable de 10.000 à 15.000 décès chaque année, selon l’Institut Pasteur. La vaccin contre la grippe permet de limiter les formes graves et est fortement recommandé pour les personnes «fragiles».
Des facteurs de risques
«Cette année, on aura du mal à maintenir un même niveau de protection : masques, distanciation, lavage des mains intensifs», estime le spécialiste. De fait, depuis le début de la pandémie du Covid-19 il y a deux ans, les cas de grippe étaient moins nombreux dans l’Hexagone.
Cela est dû en grande partie aux gestes barrières, au port du masque et aux confinements. La contagiosité a donc été moindre, ce qui explique la baisse du pic d’incidence de cas grippaux pour 100.000 habitants.
Or, depuis le printemps 2022, le masque n’est plus obligatoire, hormis dans les établissements de santé. Avec ce relâchement général, il y a fort à parier que les cas cet hiver vont repartir à la hausse. De plus, la virulence du virus peut aussi être liée à la faible immunité des Français. Avec moins de cas les deux années précédentes, les corps n’ont pas pu produire assez d’anticorps pour pouvoir lutter contre la grippe.
A l’image de l’Australie, très touchée par la grippe cette année, qui approche de la fin de sa pire grippe saisonnière en 5 ans. Plus de 220.000 cas au total ont été recensés dans le pays, et 295 décès.
Le vaccin pour limiter au maximum l’épidémie
La campagne de vaccination débutera le 18 octobre prochain afin d’encourager les personnes à risques à se faire vacciner contre la grippe. La Haute autorité de santé recommande même de se faire vacciner à la fois pour la grippe et le Covid.
Pourtant, pour Alain Fischer, «se dire que l’on fera son rappel Covid quand le vaccin antigrippal sera là est une erreur. Il ne faut pas retarder le Covid», a-t-il affirmé. En effet une 2e dose de rappel sera disponible le 3 octobre pour les «personnes fragiles, les plus de 60 ans, les professionnels de santé et les personnes qui sont en contact avec les personnes fragiles», selon le ministre de la Santé, François Braun.
«Il va falloir remobiliser une population qui en a ras le bol des infections et des vaccins», prévient Alain Fischer.
«Mais la réalité des risques nous oblige à essayer vigoureusement de convaincre les personnes âgées, fragiles et les femmes enceintes de se faire vacciner», a-t-il conclu.