Alors qu’une première information judiciaire vise l’ex-préfet de police de Paris, Didier Lallement, pour sa technique de maintien de l’ordre de «nasse», lors des manifestations de gilets jaunes, ce dernier est visé, ce jeudi 22 septembre, par une seconde, suite à la plainte de Maxime Nicolle, figure du mouvement.
Une détention jugée «arbitraire» en marge du défilé du 14 juillet 2019. C’est ce que dénonce l’ex-gilet jaune Maxime Nicolle dans sa plainte déposée contre l’ancien préfet Didier Lallement, ce jeudi 22 septembre 2022.
Des festivités très tendues à Paris, qui avaient engendré près de 200 interpellations ainsi que des sifflets à l’encontre du président de la République Emmanuel Macron.
Maxime Nicolle, après une première plainte sans résultat, a cette fois déposé une seconde plainte avec constitution de partie civile, permettant ainsi à la désignation quasi-automatique d’un juge d’instruction.
Deux autres figures du mouvement des «gilets jaunes» entamé en novembre 2018, Éric Drouet et Jérôme Rodrigues, avaient eux été interpellés et placés en garde en vue en plus de Maxime Nicolle, le premier pour «rébellion», les autres pour «organisation d'une manifestation illicite», avant d'être relâchés quelques heures plus tard.
Une «interpellation ciblée»
L’AFP a récemment appris auprès de l’avocat de Maxime Nicolle, Juan Branco, qu’un magistrat avait été désigné pour instruire ce dossier.
«Cette information judiciaire, dont l’ouverture était demandée depuis 2019, devra déterminer qui, au sein de l'Élysée, du ministère de l’Intérieur et de la Préfecture de police de Paris, a ordonné et supervisé l'arrestation arbitraire de M. Nicolle, un fait gravissime et illégal, impropre d’un régime démocratique», a indiqué l’avocat.
Le plaignant assure s'être rendu ce jour-là sans signe distinctif sur les Champs-Élysées à Paris pour assister aux festivités du 14-Juillet. Un rassemblement de militants «gilets jaunes» pourtant ayant fait l’objet d’un arrêté d'interdiction.
Il affirme également avoir fait l'objet d'une «interpellation ciblée» avant son placement en garde à vue pour «organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite», une procédure classée dans l'après-midi par le parquet de Paris.
Pour lui, «nul élément (...) ne pouvait justifier» cette «arrestation politique visant à l'intimider, à le stigmatiser» et à «l’empêcher, sans base légale, de se rendre sur les Champs-Élysées pendant le défilé».
«L’instrumentalisation des forces de l’ordre, et de l'appareil judiciaire, est inacceptable», a-t-il ajouté.
Didier Lallement est également visé depuis peu par deux autres anciens «gilets jaunes» emblématiques du mouvement, Priscilla Ludosky et Faouzi Lellouche, qui l’accusent de les avoir mis en danger en les «nassant» en plus de les avoir empêcher de manifester à Paris en novembre 2019.