Le président de la République Emmanuel Macron a fait le point sur la situation énergétique de la France, ce lundi lors d’une conférence de presse. Il a notamment appelé les Français à prendre leurs responsabilités.
Emmanuel Macron a exhorté lundi les Français à «être au rendez-vous de la sobriété» pour éviter les rationnements en gaz et électricité cet hiver, invoquant dans cette lutte la solidarité de la population et entre les pays européens.
Selon le président, le pays n’est pas dans une situation de rationnements, a-t-il assuré lors de cette conférence de presse consacrée à la crise énergétique.
La responsabilité de chacun
«Nous avons notre destin en main parce que, depuis le mois de février, on a fait beaucoup de choses et parce que si on arrive à être au rendez-vous de la solidarité et de la sobriété», «la solution est dans notre main», a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a appelé la population à «changer les comportements» comme celui de «mettre la climatisation un peu moins fort» et «le chauffage un peu moins fort que d'habitude» lorsqu'il fera froid, citant la température de 19 degrés. L’objectif annoncé est de réaliser environ «10% d'économie d'énergie».
Échanges avec l’Allemagne
Ce lundi, le chef de l’État s'est entretenu avec le chancelier allemand Olaf Scholz afin de s'entendre sur des solutions pour faire face à l'éventualité d'un arrêt total des livraisons de gaz russe.
Les deux pays souhaitent se soutenir. La France s'est engagée à livrer davantage de gaz à l'Allemagne, qui pourrait en retour lui fournir de l'électricité si la crise énergétique le nécessitait cet hiver, en cas de pic.
Compter sur l’Union européenne
Emmanuel Macron s'est également déclaré «favorable à des pratiques d'achat commun du gaz» en Europe, pour acheter «moins cher», ainsi qu'au plafonnement du prix du gaz russe livré par gazoduc.
Il s'est en outre dit ouvert à ce que l'UE impose une contribution sur les opérateurs énergétiques qui feraient des «bénéfices indus» avec la flambée des prix de gros de l'électricité sur le continent, à l'unisson de l'Allemagne.
De son côté, la Commission européenne prépare son propre plan pour contenir la flambée des prix de l'électricité vue cet été.
Les prix européens de l'électricité, quelle que soit son mode de production, sont en effet corrélés au prix du gaz qui atteint depuis la guerre en Ukraine des sommets historiques.
Pas convaincu par le gazoduc avec l’Espagne
Le président Macron a par ailleurs déclaré ne pas voir «d'évidence» au «besoin» d'un nouveau gazoduc entre la France et l'Espagne, le projet Midcat, soutenu par Madrid et Berlin mais vu d'un œil méfiant par Paris.
En Europe, «on a besoin de plus d'interconnexion électrique» mais «je ne suis pas convaincu qu'on ait besoin de plus d’interconnexion gazière, dont les conséquences, en particulier sur l'environnement, et en particulier sur l'écosystème, sont plus importantes», a-t-il expliqué.
Concernant Midcat, «il n'y a pas d'évidence de besoin, il n'y a pas d'évidence aujourd'hui, pas d'évidence demain, il y a de vraies difficultés».