Alors que la polémique «Kohlantess» ne cesse d'enfler, des voix s’élèvent pour accuser le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, d’avoir été mis au courant de l’organisation de cet événement sportif au sein de la prison de Fresnes (94). Le cabinet du ministre réfute.
L'information ne serait pas remontée jusqu'à lui. L'organisation au sein de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), le 27 juillet dernier, d'épreuves inspirées du jeu télévisé «Koh Lanta» au profit d'associations caritatives, montrant notamment une course de karting dans la cour de la prison, continue de faire polémique fragilisant le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.
Invitée de La Matinale de CNEWS ce lundi matin, Linda Kebbab, porte-parole du syndicat SGP Police, a estimé qu’il n’y avait pas «de possibilité qu’une activité pareille puisse être organisée dans un établissement pénitentiaire sans que les services de communication du ministère puisse donner sa validation».
«Il n’y a pas de possibilité qu’une activité pareille puisse être organisée dans un établissement pénitentiaire sans que les services de communication du ministère puissent donner leur validation», commente Linda Kebbab dans #LaMatinale pic.twitter.com/FHEnyl1FRI
— CNEWS (@CNEWS) August 22, 2022
Aussi, selon Le Figaro, l’initiative aurait été approuvée par le cabinet du ministre, la vidéo de l'événement ayant même été vérifiée par la Direction de la communication. De plus, la publication du projet sur la plate-forme YouTube aurait été retardée car le contenu a fait l’objet d’une vérification minutieuse de la part de la Direction de la communication du ministère de la Justice «afin de s’assurer qu’aucune information sensible ne soit diffusée sur YouTube par les organisateur».
Pour la Chancellerie, l’infO n’est jamais remontée jusqu’au ministre
D’après le ministère de la Justice, l’information n’est toutefois jamais remontée jusqu’au ministre lui-même. «L’initiative a été organisée, montée et gérée en direct de manière bilatérale entre la Prison de Fresnes et les organisateurs», nous dit-on.
Par ailleurs, le ministère a dénoncé la version publiée sur YouTube estimant qu’il «a seulement été sollicité, quelques jours auparavant, lorsque deux médias nationaux ont été invités par les organisateurs à assister à l’événement pour une validation sur la médiatisation pour des épreuves sportives sans que l’ensemble du programme ne soit détaillé et a fortiori le karting».
Pour rappel, le garde des Sceaux avait jugé les images «choquantes» et indiqué l'ouverture immédiate d'une enquête «pour que toute la lumière soit faite». «La lutte contre la récidive passe par la réinsertion mais certainement pas par le karting !», avait-il écrit, le 20 août 2022, sur Twitter.
L’enquête devra permettre de comprendre qui a pris la décision de l’organisation de ces épreuves et notamment le karting et jusqu’où concrètement la décision est remontée.
De son côté, invité de Punchline ce lundi soir sur CNEWS, l’organisateur de l’événement Enzo Angelosanto a indiqué que le but de celui-ci était de «voir comment les détenus sont en cellule ou, typiquement, comment cela se passe au niveau de l’incarcération». «Tout était dans les règles. On ne veut pas blâmer le ministère de la Justice mais on ne s’attendait pas à cela», a-t-il déploré.