Alter, le syndicat des pilotes Air France et Transavia, dénonce la «fatigue chronique» ressentie par les salariés du groupe et un risque en matière de sécurité.
Minoritaire, le syndicat Alter, qui représente les pilotes d'Air France et Transavia, n'en fait pas moins entendre sa voix. Ce mercredi 17 août, il alerte concernant les risques de «fatigue chronique» visant selon lui les pilotes d'Air France, en raison de l'«ambitieux programme de reprise». Le syndicat considère que la sécurité des vols, et donc des passagers, est en jeu.
«Malgré plusieurs secteurs en sous-effectif, le personnel doit faire face à des repos minimum et une fatigue chronique inquiétante», s'alarme Alexandre Rio, le président d'Alter. «Certaines limites sont aujourd'hui des objectifs» en nombre d'heures travaillées et la compagnie use de «communication anxiogène et de violences managériales, très compliquées à vivre pour les salariés», dénonce le syndicat.
La Sécurité des Vols doit rester la priorité à @AirFranceFR et non un simple effet d’annonce.
Le syndicat #Alter a donc écrit au ministre pour déconcer ces états de fait, en espérant être bientôt reçus. D’ici là partagez !#pilots #voyage #sécurité #danger #airfrance #transavia pic.twitter.com/Kq0Hubuizg— Syndicat ALTER (@SyndicatALTER) July 28, 2022
Résultat, «10% des pilotes d'Air France se déclarent en état de dépression», avance Alter. Ses membres se dressent contre «l'ambition irréaliste de rendement» du directeur général, Ben Smith. Fixée à hauteur de 10%, elle n'a, selon eux, «jamais été réalisée jusqu'alors» et ne risque pas de l'être alors qu'Air France manque de pilotes, d'hôtesses, d'agents au sol et de mécaniciens.
La réorganisation des créneaux de décollage et le positionnement du groupe en matière d'efficience énergétique, jugé insuffisant, sont également pointés du doigt par le syndicat. Alter avait appelé à la grève fin juin pour «dénoncer ces dérives» face «à un danger imminent pour la sécurité des vols».
Air France dément
Aujourd'hui, Alexandre Rio, qui indique avoir interpellé le gouvernement à plusieurs reprises, regrette de n'avoir reçu aucune réponse de la part de Clément Beaune, ministre délégué aux Transports.
En réaction à ces accusations, Air France a assuré que «la sécurité des vols, de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue». L'entreprise affirme d'ailleurs se situer «au-dessus des normes fixées par l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) en termes de repos après un vol».
La compagnie ajoute avoir recruté «700 pilotes [...] entre avril 2021 et décembre 2022». Elle estime aujourd'hui disposer d'effectifs suffisants «pour accompagner la reprise du trafic et correspondre au programme ambitieux fixé pour les prochains mois».