Les députés LFI ont présenté mercredi une proposition de loi «d'urgence» pour l'éducation, réclamant entre autres la «titularisation immédiate» des contractuels et une hausse de 10% du point d'indice des fonctionnaires.
La proposition de loi de dix articles présentée par les députés LFI prévoit notamment «la titularisation de tous les contractuels en poste dans les établissements du premier et du second degré au 1er septembre 2022».
Entouré de six collègues insoumis, le député du Val-d'Oise Paul Vannier a reproché au gouvernement son «apathie» et son «inaction» avant la rentrée scolaire. «Le service public pourrait connaître un effondrement comparable à celui de l'hôpital public», a-t-il estimé.
Elle réclame une revalorisation du point d'indice des fonctionnaires de 10%, plutôt que les 3,5% prévus par le gouvernement dans le paquet pouvoir d'achat.
Pour «redonner du sens au métier», il faut d'abord des «recrutements». Dans «les zones difficiles, le compte n'y est pas», a insisté la députée de Paris, Sarah Legrain, qui enseignait auparavant en Seine-Saint-Denis.
Cette élue insoumise a également plaidé pour un dispositif de «prérecrutement» de jeunes à partir du bac, pour cinq ans de formation, et après la licence pour deux ans de formation, avec un statut de «fonctionnaire stagiaire».
Le but est de favoriser «l'accès des jeunes de tous les milieux sociaux aux métiers de l'Éducation nationale» et de les «accompagner vers le métier».
Plus de 4.000 postes non pourvus
Son collègue Léo Walter (Alpes-de-Haute-Provence) a estimé que les «entraves à la mobilité» géographique décourageaient aussi certains enseignants.
Le texte propose par ailleurs «l'ouverture systématique d'une liste complémentaire aux concours de recrutement des personnels de l'Éducation nationale» : «en cas de vacances de postes, les candidats inscrits sur la liste complémentaire y pourvoient».
Pour financer cette proposition de loi, le groupe LFI réclame une taxe exceptionnelle de 25% sur les superprofits des entreprises pétrolières, gazières, de transport ou concessionnaires d'autoroute, évaluée à 10 milliards d'euros, et le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Plus de 4.000 postes n'ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants, selon des chiffres de l'Éducation nationale, confirmant des difficultés de recrutement inédites, même si le ministre Pap Ndiaye affirme qu'il y aura «un professeur devant chaque classe» à la rentrée.