Alors que deux impressionnants incendies sont toujours en cours en Gironde depuis mardi 12 juillet, mobilisant quelque 1.700 sapeurs-pompiers appuyés de Canadair et avions Dash, le président du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels, Yaël Lecras, a déploré sur CNEWS le retard dans la prise en compte des moyens aériens par le ministère de l’Intérieur.
Les sapeurs-pompiers en première ligne et déçus. Alors que dans un communiqué publié dimanche soir, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se félicitait d'un renforcement des «moyens de lutte contre les feux de forêt» en Gironde, avec la mobilisation de «3 avions supplémentaires pour appuyer les 6 déjà engagés», Yaël Lecras, président du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels, a jugé les moyens déployés «insuffisants».
«La France était en retard sur ces appareils. Il y a quelques années, on les cannibalisait. On reprenait des pièces sur quelques appareils pour en réparer d’autres», a-t-il affirmé. «Il y a eu un retard qui tente d’être comblé puisque la mesure semble être en partie prise. On va réinvestir dans des avions, il y a un Dash qui va venir cet été et un autre qui devra arriver l’année prochaine. Il y a une remise à niveau qui s’opère mais elle est beaucoup trop lente», fustige Yaël Lecras.
Dans ce contexte, le président du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels a appelé les autorités à fournir davantage de «moyens conséquents». «Ce n’est pas de l’argent perdu car lorsque l’on investit dans ces moyens, on préserve des hectares de forêt, des habitations et un outil économique (…) On vient de brûler la cagnotte que l’on aurait pu mettre dans les moyens aériens conséquents», a-t-il affirmé.
Pire encore, selon le syndicaliste, «d’un point de vue stratégique, les moyens seront toujours insuffisants parce que l’on fait face à un réchauffement climatique important et que l’épisode "hors norme" que nous vivons risque de devenir "la norme". À un moment donné, il y aura une limite capacitaire. Il sera difficile d’avoir des moyens pour éteindre tous ces feux qui vont survenir d’ici quelques dizaines d’années», a-t-il redouté.