Alertés sur des pratiques spéculatives exercées dans divers domaines industriels, les groupes d’opposition LFI et RN ont demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire.
Mieux lutter contre les profiteurs de crise. Voici l’objectif affiché par le RN et LFI, tous deux à l’origine de demandes d’ouverture d’une commission d’enquête sur les causes de l’inflation ces derniers jours.
La semaine dernière, Michel-Edouard Leclerc, le directeur général des centres E.Leclerc, a tiré la sonnette d’alarme sur des hausses de prix artificielles mises en place par certains producteurs ou transporteurs, affectant les coûts de toute la ligne de production.
«La moitié des hausses demandées ne sont pas transparentes, elles sont suspectes. J’aimerais bien que les députés ouvrent une commission d’enquête sur les origines de l’inflation, sur ce qu’il se passe sur le front des prix, depuis les transports et les marchés des matières premières, jusqu’au consommateur», a expliqué le patron de l’enseigne française lors d’un entretien accordé à BFMTV le 30 juin dernier.
Une commission d’enquête voulue par LFI et le RN
En réponse à Michel-Edouard Leclerc, les sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE) ont demandé au Sénat la création d’une mission d’information flash le jeudi 30 juin.
Faire toute la transparence sur l’augmentation des prix et le rôle de la spéculation sur les matières premières comme l’a demandé Michel-Edouard Leclerc @Leclerc_MEL ? Les @senateursCRCE disent CHICHE et demandent aujourd’hui au Sénat de créer une mission d’information flash.
— Sénateurs CRCE (@senateursCRCE) June 30, 2022
D’une durée d’un mois environ, cette dernière devrait permettre de «faire toute la transparence sur l’augmentation des prix et le rôle de la spéculation sur les matières premières», selon le groupe CRCE.
Le groupe #lfi #nupes lance une commission d’enquête sur les causes de l’inflation pic.twitter.com/YQ7OPZYTie
— Union Populaire Pau Centre (@InsoumisBearn) July 1, 2022
Au lendemain de l’intervention du patron des centres E.Leclerc, les députés Nupes, sous l’impulsion de LFI, ont annoncé dans un communiqué publié le vendredi 1er juillet «le prochain dépôt d’une commission d’enquête parlementaire sur l’ensemble des causes à l’origine de la hausse des prix».
Le groupe RN à l’Assemblée nationale a déposé une résolution demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les causes réelles de l’inflation et les potentiels “profiteurs” de la crise. #DirectAN
Communiqué du RN https://t.co/CYI8S0zXbF— Rassemblement National (@RNational_off) July 4, 2022
Cette position a été rejointe par le groupe RN à l’Assemblée nationale, qui a déposé le lundi 4 juillet une résolution pour la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les «causes réelles de l'inflation». «Nombre d’acteurs économiques de premier plan confirment ce que nous dénonçons depuis des mois, à savoir des pratiques abusives, spéculatives et potentiellement frauduleuses aggravent la hausse des prix subie par les Français et nos entreprises», a détaillé le communiqué publié par le RN.
Bruno Le Maire annonce des contrôles «filière par filière»
En réaction à cette problématique, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé ce lundi sur France Inter le début de contrôles «filière par filière» afin de jauger de la légitimité des augmentations de prix dans la grande distribution. L’objectif étant de «voir s'il y a des marges inacceptables», et de sanctionner le cas échéant les «profiteurs de la crise inflationniste».
Alors que les premiers éléments fournis par le Sénat seront disponibles à partir du 20 juillet, l’inflation n’en finit plus de grimper dans l’Hexagone. Entre juin 2021 et juin 2022, cette dernière était de 5,8% selon les données établies par l’Insee.