A l’aube des vacances d’été, l’inflation a bondi de 5.8 % sur un an, selon les estimations de l’Insee. En conséquence, de nombreux produits manufacturés ont vu leurs prix grimper. Et la guerre en Ukraine n’arrange rien.
La forte l'inflation serait due à «une accélération des prix de l'énergie et de l'alimentation», précise l’Insee.
Sur le dernier mois seulement, les prix à la consommation ont augmenté de 0.7 %, dépassant la hausse de mai (+0.6 %). Voici les principales victimes de l’inflation.
En juin 2022, les prix à la consommation augmentent de 5,8 % sur un anhttps://t.co/TESWQk7Zm7
— Insee (@InseeFr) June 30, 2022
Le papier hygiénique
Les prix du papier WC et des rouleaux d’essuie-tout ont largement augmenté ces derniers mois (+7.1 % en un an selon l’Institut national de la consommation (INC) et le magazine 60 millions de consommateurs).
En cause : l’augmentation du prix de la pâte à papier, gourmande en énergie, mais aussi le boom du commerce en ligne, qui a entraîné une forte demande de cartons d’emballage.
Va-t-on retrouver les rayons de papier-toilette vides, comme lors du premier confinement ? L’hypothèse est plausible, d’autant plus que l’industrie papetière dépend fortement du gaz russe.
Les pâtes
Selon l’institut IRI, qui surveille l’évolution des prix dans les grandes surfaces, les pâtes ont connu au mois d’avril 2022 une augmentation moyenne de 15 % par rapport à la même date l’an dernier - atteignant même 40 % pour les pâtes premier prix.
La tendance se confirme en juin. L’augmentation du prix de la farine s’explique par de faibles rendements dus à des conditions climatiques défavorables ainsi que par la guerre en Ukraine, importateur majeur de céréales.
L’ensemble se répercute sur presque tous les produits à base de farine… dont les pâtes.
La viande
Le coût des céréales dédiés à l’alimentation animale a bondi. Ainsi que les engrais, l’acier ou encore le GNR (gazole non-routier, une nécessité pour les exploitants). En outre, l’épizootie de grippe aviaire fait également augmenter le prix de la volaille.
Alors forcément, l’ensemble joue sur le prix de la viande. Y compris pour les produits carnés surgelés (+18 %).
L’huile végétale
L’Ukraine assurait jusqu’alors 50 % de la production mondiale d’huile de tournesol. Face à la crainte d’une pénurie, les consommateurs français avaient surstocké l’huile il y a quelques mois… vidant littéralement les rayons des supermarchés.
L’huile d’olive et de palme avaient aussi subi de fortes augmentations de prix.
Cercle vicieux, l’ensemble de ces phénomènes avait poussé des consommateurs à opter pour le beurre, ce qui a également contribué à faire envoler son prix.
Le sucre
Premier producteur mondial de sucre et deuxième exportateur, l’Inde a plafonné ses exportations à 10 millions de tonnes sur la saison d’octobre à septembre, augmentant largement le coût moyen du sucre.
De plus, le prix élevé du carburant a poussé les producteurs à transformer une partie de la récolte en éthanol, plus rentable… réduisant la quantité de sucre sur le marché, et augmentant son cours.
Même chose en France avec la betterave sucrière, qui sert à fabriquer le bioéthanol. De quoi cristalliser les inquiétudes des consommateurs.