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Nouveau Front populaire : quel est cet accord de «non-censure» qui a ravivé les tensions entre les socialistes et les Insoumis ?

Les cadres socialistes et insoumis ont marqué leurs désaccords stratégiques ces derniers jours. [AFPJULIEN DE ROSA / AFP]

Alors que l’impasse sur le Budget semble approcher à grand pas, les tensions se sont ravivées entre le Parti socialiste et La France insoumise au sujet de la stratégie à adopter si le gouvernement de Michel Barnier venait à être censuré ces prochaines semaines.

Le Nouveau Front populaire s’apprête-t-il à traverser une nouvelle zone de turbulence ? Alors que les rumeurs d’une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier se font de plus en plus insistantes, l’alliance de gauche tend, de son côté, à se fragiliser.

En effet, les tensions semblent vives entre les cadres du Parti socialiste et ceux de La France insoumise. Des désaccords profonds, déjà visibles lors des discussions sur le choix du Premier ministre pour le NFP, qui se sont ravivés à la suite des propos de Boris Vallaud ce dimanche.

Invité de France Inter, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale a déclaré vouloir proposer à tous les partis, à l’exception du Rassemblement national, de «poser les questions des conditions d’une non-censure», si le gouvernement de Michel Barnier venait à être renversé. Une proposition déjà évoquée en août dernier par son collègue Philippe Brun, élu de l’Eure.

Boris Vallaud voudrait ainsi «reprendre le fil» de ce que les «groupes du Nouveau Front populaire», à l’Assemblée nationale et au Sénat, avaient «commencé à faire à la mi-août», en se disant prêts à «des compromis textes par texte».

La colère de Jean-Luc Mélenchon

Les propos du président socialiste ont rapidement fait réagir Jean-Luc Mélenchon. Sur X, le leader de La France insoumise a jugé que le Parti socialiste était «à la recherche d’une union nationale, pour transformer le Nouveau Front populaire en "nouveau socle commun" avec d’autres», ajoutant que son mouvement ne prendrait pas part à de telles négociations. 

Jean-Luc Mélenchon a ainsi accusé Boris Vallaud, mais aussi Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste, et Karim Bouamrane, le maire de Saint-Ouen, hostile à LFI, de «changer la ligne du PS».

En réponse, Karim Bouamrane a, ce dimanche lors d’un entretien sur Radio J, invité une «partie des Insoumis, écologistes, socialistes ou encore électeurs de gauche» à «se détacher de Jean-Luc Mélenchon», qu’il a accusé de n’être que dans «l’incantation».

Un texte au cœur des tensions ? 

Au-delà des échanges par médias interposés, un travail parlementaire a particulièrement agité la classe politique, y compris au sein du Nouveau Front populaire. Le 19 novembre dernier, le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a déposé une proposition de loi, signée par l’ensemble des élus de son groupe, visant abroger le délit d’apologie du terrorisme du Code pénal. 

Si le texte a fait hurler le gouvernement, mais aussi les partis du bloc central et de droite, celui-ci n’a pas tardé de faire réagir les socialistes. Dans les colonnes du Parisien ce dimanche, François Hollande a déploré une proposition qui «heurte les victimes du terrorisme qui, dans leur chair, vivent douloureusement tout relâchement du devoir de vigilance et de cohésion nationale».

De son côté, Olivier Faure a dénoncé, sur Franceinfo ce lundi, «une provocation inutile», laissant entendre que les élus de son parti ne soutiendraient pas une telle mesure.

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