Écarté par LFI aux élections législatives en raison d’accusations de violences sexuelles et sexistes, le journaliste militant Taha Bouhafs s’est adressé, ce mardi, aux Insoumis à travers une lettre ouverte publiée sur Twitter. Il réclame «une procédure juste et équitable».
Il entend régler ses comptes avec La France insoumise. Deux semaines après les résultats des élections législatives, Taha Bouhafs refait parler de lui. Après avoir fait l’objet d’accusations de violences sexuelles et sexistes, celui qui devait porter les couleurs de la Nupes dans la circonscription de Vénissieux (Rhône) - avant d’être contraint de retirer sa candidature - sort de son silence et compte désormais jouer cartes sur table.
Dans une lettre ouverte adressée à la France Insoumise et publiée sur Twitter, Taha Bouhafs affirme ne pas avoir eu de précisions sur les faits qui lui sont reprochés avant que Clémentine Autain n’insiste pour qu’il abandonne sa course aux législatives pour avoir reçu une lettre accusant le journaliste militant de violences sexuelles.
«Sous le choc, je lui demande des précisions. Elle refuse de me les donner. Je demande à être confronté à l'accusatrice ou a minima aux accusations. Elle refuse de nouveau», a-t-il écrit.
Après un difficile et long silence, c’est le moment pour moi de reprendre la parole, pour vous donner les explications que je vous dois.
Et demander les réponses que l’on me doit.
Lettre ouverte à la @FranceInsoumise
1/2 pic.twitter.com/PXrXkvC2I1— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) July 5, 2022
Clémentine Autain lui aurait, par la suite, demandé de faire un communiqué de presse en justifiant le retrait de sa candidature par «les attaques racistes que je subissais depuis l’annonce de celle-ci», explique le jeune homme. Un motif que la députée de la 11eme circonscription de Seine-Saint-Denis appuierait pour dissimuler la vérité au public et aux médias.
«J’ignore ce dont on m’accuse»
Se disant abasourdi et dans l’incompréhension totale, Taha Bouhafs se serait resigné. Néanmoins, deux jours plus tard, la France insoumise a écrit une version tout à fait différente que celle proposée par Clémentine Autain à l’ex-candidat de la Nupes.
En effet, dans un communiqué, la France insoumise a déclaré que le militant a été «confronté aux accusations». «C’est faux, j’ignore ce dont on m’accuse», indique Taha Bouhafs.
Malgré les différentes demandes adressées aux instances du parti pour demander à être «réellement» confronté aux accusations qui lui sont reprochées, le militant n’a eu aucun retour. «Mais où est la justice dans tout ça ?», se demande-t-il dans sa lettre ouverte à travers laquelle il compte «demander les réponses que l’on me doit».
«C'est au nom de cette justice que je viens vers vous une dernière fois, camarades. Je ne m'accroche à aucun poste, je n'en ai plus aucun. Mais je ne veux pas que l'affaire soit étouffée, oubliée. Je vous demande simplement une procédure juste et équitable où le fondamental principe du contradictoire sera respecté», conclut-il.
Mauvais timing. La lettre de Taha Bouhafs survient alors que la France Insoumise est bousculée par une autre affaire de harcèlement sexuel visant Éric Coquerel.