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Jacques Rançon condamné en appel à perpétuité pour le meurtre d'Isabelle Mesnage

Jacques Rançon, en 2018. [RAYMOND ROIG / AFP]

Le «tueur de la gare de Perpignan», Jacques Rançon, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le viol et le meurtre d’Isabelle Mesnage, en 1986.

Jacques Rançon, «le tueur de la gare de Perpignan», a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises d'appel de l'Aisne pour le viol et le meurtre, qu'il nie, d'Isabelle Mesnage en 1986.

La peine, prononcée après quatre heures de délibéré, est assortie une période de sûreté de 18 ans. L'accusé est resté impassible lors du prononcé du verdict, conforme aux réquisitions de l'avocat général, André Meykuchel.

Jacques Rançon avait déjà été condamné à 30 ans de réclusion en première instance par les assises de la Somme, mais cette condamnation était entachée d'une erreur de droit relevé par l’avocat général : à l'époque des faits en 1986, ce quantum de peine n'existait pas et ne pouvait donc pas être prononcé en vertu de la non-rétroactivité de la loi.

Pas de pourvoi en cassation

«Les parents d’Isabelle Mesnage ont mené un combat de 35 ans. Le papa d’Isabelle voulait vraiment se battre pour sa fille», a réagi l'avocate de la famille, Me Corinne Herrmann, spécialiste des affaires non élucidées, qui avait relancé le dossier. «Il n’est jamais trop tard pour reprendre une affaire ancienne».

Me Xavier Capelet, l'un des avocats de Jacques Rançon, s'est lui dit ne «pas être vraiment surpris». «On a la sensation de ne pas avoir été réellement entendu», a-t-il ajouté, excluant un pourvoi en cassation.

Déjà condamné à la perpétuité pour deux autres meurtres

La justice avait déjà condamné Jacques Rançon à la réclusion à perpétuité en 2018, pour les viols et meurtres de deux femmes à Perpignan en 1997 et 1998. Il a été qualifié de «très dangereux par André Meykuchel, lors de ses réquisitions. L'accusé, 62 ans, est selon lui «soucieux de son image (et) il ne souhaite pas être pris pour un tueur en série». Or, «un tueur en série, pour lui, c’est quelqu’un qui a tué trois fois», avait-il mis en avant, pour expliquer pourquoi l'ancien cariste-magasinier nie les faits.

«Si vous le condamnez, vous prenez le risque de laisser un coupable dehors», avait de son côté conclu l'un des deux avocats de Jacques Rançon, Me Gérald Brivet-Galaup, au terme de son plaidoyer en faveur de l’acquittement.

Pour rappel, Isabelle Mesnage, une jeune informaticienne de 20 ans partie randonner, avait été retrouvée morte le 3 juillet 1986 à la lisière d’un bois, à une douzaine de kilomètres d’Amiens. Après un non-lieu en 1992, l'enquête avait été relancée en 2017 quand Me Corinne Herrmann avait fait le lien entre Jacques Rançon, alors mis en cause pour des meurtres à Perpignan après l'identification de son ADN, et la mort de la jeune femme.

Une nouvelle autopsie d'Isabelle Mesnage avait confirmé de fortes similitudes avec le mode opératoire de Jacques Rançon. Il avait avoué en 2019 l'avoir violée et étranglée, puis avoir découpé son sexe et ses seins pour effacer son ADN. Il avait répété ses aveux devant le juge d'instruction, avant de se rétracter par courrier.

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