Secrétaire d’Etat et docteur en gynécologie, Chrysoula Zacharopoulou est visée par deux plaintes pour viol et violences gynécologiques et obstétricales. Que sont ces violences ?
C’est un sujet qui est de plus en plus présent dans la sphère publique : les violences gynécologiques et obstétricales. Ces dernières peuvent prendre plusieurs formes, physiques mais également psychologiques, lorsqu’un praticien fait preuve de mépris ou fait pression sur une patiente lors du rendez-vous médical.
Cela peut par exemple se traduire par le refus de la délivrance d’une ordonnance de contraceptif sans un examen génital en amont ou bien encore par des remarques désobligeantes dans le projet d’une conception, liées à des considérations physiques ou bien sexuelles.
Pour ce qui est des violences physiques, certaines personnes opèrent une distinction entre les violences gynécologiques et obstétricales et les violences sexuelles, estimant que l’acte pratiqué sans consentement de la patiente rejoignait la seconde catégorie et quittait de fait la première.
C’est notamment ce qui est reproché à Chrysoula Zacharopoulou, accusée de viol. Certains estiment que ces poursuites sortent de la sphère médicale. La loi française définit le viol comme un acte de pénétration dans un organe sexuel qui a lieu sans le consentement de la victime. Ainsi, une violence gynécologique peut devenir viol s’il y a absence de consentement de la patiente lors de certains examens médicaux.
Un débat autour des différentes violences
Cependant, Joëlle Belaisch Allart, présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), a indiqué à l'AFP être «très inquiète de l’usage actuel du mot viol pour qualifier des examens médicaux, notamment gynécologiques, sans la moindre intention sexuelle».
Une inquiétude qui provoque l’ire de Sonia Bisch, porte-parole de l’association Stop aux violences obstétricales et gynécologiques (Stop VOG), qui estime qu’aucune distinction ne doit être opérée entre les deux types de violences, l’une pouvant également être l’autre.
Pour CNEWS, la porte-parole de Stop VOG a réagi à ces propos, non sans ironie : «Moi, je suis extrêmement inquiète du déni de la profession des gynécologues et notamment du Collège, je suis extrêmement inquiète que le professeur Daraï, qui est visé par 27 plaintes au pénal, (…) soit toujours en poste à l'hôpital de Tenon, qu’il n’y ait même pas une mesure de précaution pour garantir la sécurité des patientes».
Sonia Bisch, elle-même victime de violences durant son accouchement, estime que ce phénomène est «endémique et systémique» et qu’il ne doit pas être pris à la légère : «l’association reçoit plus de 200 témoignages chaque mois». Un chiffre en expansion qui pour elle découle d’une mauvaise formation du corps médical, mais aussi d’un sexisme encore présent, «qui infantilisent et méprisent la femme».
Stop VOG soutient donc le projet d’une réforme de l’enseignement médical mais également «la mise en place de mesures fortes par le gouvernement pour que ces violences cessent» et que la parole des victimes soient entendue et prises en compte.