Une enquête a été ouverte, après le dépôt de deux plaintes pour viol à l'encontre de la secrétaire d'Etat Chrysoula Zacharopoulou, a-t-on appris ce mercredi 22 juin.
Deux plaintes pour viol ont été déposées contre la secrétaire d'Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, provoquant l'ouverture d'une enquête, a fait savoir le parquet de Paris, confirmant une information de l'hebdomadaire Marianne.
Deux plaintes déposées à ce jour
Une première plainte a été déposée le 25 mai et l'enquête a été ouverte deux jours plus tard. Puis, le 16 juin, c'est une deuxième plainte qui s'est ajoutée au dossier, a précisé le parquet.
Concernant cette deuxième affaire, les faits se seraient déroulés, lorsque la secrétaire d'Etat exerçait encore en tant que gynécologue, «dans un cadre médical» en 2016 sur une femme majeure, selon les informations de Marianne.
Une troisième personne – qui n'a pas souhaité porter plainte – a également livré un récit de son auscultation avec Chrysoula Zacharopoulou, faisant état de violences physiques et sexuelles.
Âgée de 46 ans, cette médecin – eurodéputée LREM depuis 2019 – avait ensuite été chargée d'une mission sur l'endométriose. Maladie sur laquelle elle travaille depuis des années.
Elle avait remis ce rapport en janvier et plus récemment, elle a finalement été nommée secrétaire d'Etat en mai dernier, lors de la réélection d'Emmanuel Macron.
«Il n'y avait jamais eu de réclamation» contre elle
Sonia Bisch, fondatrice de StopVOGfr, confirme en effet que son collectif contre les violences obstétricales et gynécologiques avait «reçu trois témoignages» la concernant, datant de 2013, 2016 et 2020, évoquant «des violences gynécologiques [...] provenant de trois autres patientes qui n’ont pas porté plainte»
Alors que Chrysoula Zacharopoulou a pratiqué pendant plusieurs années à l'AP-HP, son directeur général a tenu ce mercredi à souligner «qu’il n'y avait jamais eu la moindre réclamation, ni plainte remontée» à la direction de l'institution parisienne contre la secrétaire d'Etat, qui avait travaillé au côté d'un certain... professeur Emile Daraï.
Un gynécologue parisien renommé exerçant au sein de l'AP-HP et visé par plusieurs plaintes, à la suite desquelles une commission d'enquête avait été mise en place fin septembre 2021. Depuis, l'AP-HP a assuré qu'une «attention particulière avait été portée à la remontée et au traitement des réclamations des patientes».
L'enjeu désormais pour la justice va être de voir si ces actes médicaux non consentis peuvent recevoir une qualification pénale. Dans le cas d’Émile Daraï, une information judiciaire est ouverte pour violences par personne chargée d'une mission de service public.
Prenant «complètement en considération les plaintes des femmes», Joëlle Belaisch Allart, présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, a quant à elle confié être «très inquiète de l’usage actuel du mot viol pour qualifier des examens médicaux, notamment gynécologiques, sans la moindre intention sexuelle».
D'autres ministres visés par des accusations
Ce n'est pas le seul membre du gouvernement à être accusé de violences sexuelles. Une plainte pour viol visant le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait d'abord été classée puis relancée. Au début de l'année, le parquet a requis un non-lieu dans cette affaire.
Depuis, c'est Damien Abad, le ministre des Solidarités, qui est accusé de viols. Mais le parquet de Paris a fait savoir qu'il n'ouvrait pas d'enquête préliminaire «en l'état».