Le collectif controversé «Urgence la police assassine», a organisé la conférence de presse avec la sœur et l’avocat du conducteur mis en cause dans le refus d’obtempérer survenu samedi à Paris, ayant causé la mort de sa passagère. Que sait-on de ces militants ?
Avec l’affaire du refus d’obtempérer dans le 18e arrondissement de Paris, qui a coûté la vie à la passagère du conducteur incriminé, le collectif «Urgence la police assassine» s’est mis sur le devant de la scène, en dénonçant le comportement des forces de l’ordre, qui ont fait usage de leurs armes. Il organise ce samedi une marche à Paris pour rendre hommage à cette passagère. Lors d’une conférence de presse où est intervenue la sœur du conducteur mis en cause et son avocat, Amal Bentounsi, créatrice de ce mouvement en 2012, était présente et a pris la parole.
Elle a notamment fait le lien entre cette affaire et celle survenue il y a dix ans à Noisy-le-Sec, où son frère a été tué par un agent. Amine Bentounsi, délinquant multirécidiviste en cavale depuis deux ans, avait reçu une balle alors qu’il prenait la fuite pour échapper à un contrôle. Acquitté en première instance, le policier avait été condamné pour violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner en appel, et condamné à cinq ans de prison avec sursis.
Soutien de Jean-Luc Mélenchon
Depuis, le collectif recense les affaires qu’il estime être des «violences et crimes d’Etat qui visent principalement les habitants des quartiers populaires». Il a notamment lancé en 2020 l’application «Urgence violences policières», avec le mot d’ordre de filmer la police lors des interventions, pour que les images servent à d’éventuelles fins juridiques. Sur son site internet, il propose de mettre en lien de potentielles victimes avec des avocats, et de les aider à créer une «mobilisation» et une «médiatisation» autour de leur cas.
Le collectif revendique aussi l’abrogation de la loi 2017-258 et de son article L435-1, qui définit les conditions dans lesquelles les forces de l’ordre peuvent utiliser leurs armes.
Par ses publications sur les réseaux sociaux, il affiche ouvertement son soutien politique à Jean-Luc Mélenchon.
Par ailleurs, Amal Bentounsi fut aussi à l’initiative de la «marche de la dignité et contre le racisme», en 2015 à Barbès. Elle avait notamment obtenu le soutien de la militante indigéniste Rokhaya Diallo ou de Tariq Ramadan, comme l’indiquait Streetpress.