Après la mort d’une passagère d’un véhicule, ce samedi 4 juin, à la suite d’un refus d’obtempérer, le champ d’action des forces de l’ordre a été vivement critiqué. Franck, un policier, a décidé de prendre la parole au micro de CNEWS pour témoigner des difficultés perçues sur le terrain.
Depuis plusieurs semaines, les affaires de refus d’obtempérer ont tendance à se multiplier en France. La dernière en date, ce samedi 4 juin, dans le 18e arrondissement de Paris, a abouti à la mort d’une personne qui se situait sur le siège passager. Le conducteur a été grièvement blessé. Franck, policier français depuis une vingtaine d'années, a accepté de livrer un témoignage au micro de CNEWS : «On a très peu de temps pour décider si on utilise notre arme ou pas. Je mets au défi n’importe quelle personne de pouvoir viser».
La peur de mourir
Pour lui, les policiers ne pensent pas forcément au cadre légal face au danger, il estime que la priorité est ailleurs : «Nous n’avons pas envie de mourir, donc on fait usage de notre arme pour essayer de neutraliser l’individu. Pour ne pas qu’il nous écrase, pour ne pas mourir».
«Nous avons des familles, nous avons des enfants», a-t-il ajouté. Pour autant, Franck s’oppose à ceux qui affirment que les policiers ont la gâchette facile. L’utilisation de leurs armes a souvent des conséquences. «Il y a l’impact sur notre vie familiale. Il y a l’appréhension de retourner sur le terrain. Et aussi l’angoisse de savoir ce que la justice va faire, ce que l’enquête va donner».
Selon lui, le rapport de force a changé et les délinquants n'ont plus peur des policiers, car ils savent qu'ils vont hésiter à sortir leur arme, en raison des nombreuses répercussions s'ils choisissent de les utiliser.
«Plus personne n’a peur de nous. On préfère foncer sur un policier, car les délinquants savent pertinemment que les policiers ont beaucoup de difficultés à sortir leur arme, par peur de conséquences», a déclaré Franck. Un gros problème pour ce policier qui estime que cela renforce le sentiment d'impunité des délinquants.