Yves Le Masne, ancien directeur général du groupe Orpéa, a été auditionné ce mardi 7 juin dans le cadre d'une enquête pour délit d'initié. Elle concerne sa revente d'actions réalisée juste avant la parution du livre qui a révélé le scandale des maltraitances en Ehpad.
Limogé fin janvier après plus de dix ans en poste, l'ex-directeur général du groupe d'Ehpad privé Orpéa, Yves Le Masne, a été entendu librement ce mardi 7 juin, dans le cadre d'une enquête pour «délit d'initié». Cette dernière concerne sa revente d'actions avant la parution du livre-scandale sur les maltraitances en Ehpad.
Les gendarmes de la section de recherches de Paris, à qui le parquet national financier (PNF) a confié les investigations, l'ont donc interrogé à propos des 588.000 euros d'actions du groupe revendues en juillet dernier. Soit «trois semaines seulement après que la direction d'Orpéa a été informée de la parution prochaine du livre» de Victor Castanet, «Les Fossoyeurs».
Dans cet ouvrage, Orpéa est accusé de graves manquements dans la gestion de ses Ehpad. Des accusations que le groupe réfute. La revente massive d'actions par Yves Le Masne avait été pointée en février, par le Canard enchaîné. Là encore, l'ancien directeur général a vivement nié «toute accusation de délit d'initié».
Assurant que le livre de Victor Castanet ne suscitait pas «d'inquiétude particulière» au sein du groupe, Yves Le Masne affirmait avoir à l'époque «pleinement confiance en l'avenir de la société» et donc «aucune raison» de céder ses parts dans l'entreprise. La vente d'«environ un tiers de (ses) actions» n'avait donc selon lui «rien à voir» avec la sortie des «Fossoyeurs».
Des soupçons de maltraitance institutionnelle
«Le milieu de l'été est la période à laquelle je vends habituellement des actions, comme le montrent mes déclarations publiées antérieurement» et «j'ai toujours effectué mes ventes d'actions dans les périodes autorisées et fait toutes les déclarations réglementaires aux autorités compétentes», avait-il fait savoir.
En dehors de ces soupçons de délit d'initié ciblant spécifiquement Yves Le Masne, le groupe Orpéa est également visé par une autre enquête judiciaire, ouverte à Nanterre. Elle concerne des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières et a été confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles.
Ces investigations ont été jointes à celles, lancées en février, pour «faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée».