Emmanuel Macron se rend ce jeudi à Marseille en compagnie du nouveau ministre de l’Éducation nationale, l'historien Pap Ndiaye. Les deux hommes défendront le projet de «l'école du futur» initié par le président de la République.
Après un premier déplacement le 23 mai au collège de Conflans-Sainte-Honorine, où enseignait Samuel Paty, le nouveau ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye se rend ce jeudi à Marseille avec le président de la République.
Ce déplacement «sur le thème de l'éducation» aura lieu en début de journée, selon l'agenda d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat se rendra à 11h15 à l'école maternelle et élémentaire Menpenti-Marseille, où il visitera notamment le laboratoire de mathématiques, projet pédagogique initié dans le cadre de l'expérimentation «école du futur». Il échangera ensuite avec les équipes éducatives, des parents d'élèves et des membres d'associations.
Le choix de la ville de Marseille n'est pas anodin. Lors d'une visite dans la cité phocéenne en septembre 2021, Emmanuel Macron avait annoncé un plan «Marseille en grand» de 400 millions d'euros pour aider les écoles marseillaises. Mesure phare de ce plan, l'expérimentation «école du futur» vise à donner davantage d'autonomie aux équipes pédagogiques.
le plan «Marseille en grand» contesté
Au total, 59 établissements sont concernés par cette expérimentation.
Mais la visite du chef de l'État et du ministre de l'Éducation nationale intervient alors que le projet «école du futur», suscite beaucoup d’interrogations, voire une opposition ferme chez les syndicats. Emmanuel Macron avait notamment suggéré que les directeurs d'école puissent «choisir l'équipe pédagogique». Or, dans le primaire, le directeur d'école n'a actuellement aucune supériorité hiérarchique par rapport aux autres enseignants.
Les syndicats soulignent aussi le risque d’avoir une «école à deux vitesses» avec celles du laboratoire dotées de moyens importants et les autres.
Pap Ndiaye, un ministre contesté à droite
Nommé ministre de l'Éducation à la surprise générale, l'historien spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis Pap Ndiaye devra défendre le projet porté par le président de la République et tenter de tourner la page des polémiques ayant entraîné sa nomination.
Dès son entrée au gouvernement, le 20 mai, les dirigeants du Rassemblement national, tout comme l'ex-candidat à la présidentielle Éric Zemmour, ont multiplié les attaques à son encontre, le qualifiant de «militant racialiste et antiflics», qui va «se charger de déconstruire» la France.
La Première ministre Élisabeth Borne avait dû riposter en dénonçant le côté «parfaitement caricatural» de l'extrême droite et en décrivant Pap Ndiaye comme un «républicain très engagé, qui croit aux valeurs de la République».
Spécialiste de l'histoire de la minorité noire, Pap Ndiaye est celui qui a importé en France le champ d'étude des «black studies». S'il utilise des termes comme «racisme structurel» pour analyser la société française, l'universitaire se veut nuancé et rejette les expressions «racisme d'Etat» et «privilège blanc».
