D'après une première estimation dévoilée ce mardi par l'Insee, l'inflation a poursuivi sa hausse en France en mai et a atteint 5,2 % sur un an.
Elle n'en finit plus de préoccuper. L'inflation a encore accéléré en mai à 5,2 %, après avoir atteint 4,8 % en avril, dépassant la barre des 5 % pour la première fois depuis septembre 1985.
Au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) s'est finalement contracté de 0,2 %, a indiqué l'Institut national de la statistique, révisant ainsi à la baisse sa précédente estimation publiée fin avril d'une croissance de 0 %.
Signe inquiétant : la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance française, a chuté de 1,5 %, contre un recul de 1,3 % estimé précédemment, et qui avait déjà surpris la plupart des économistes qui ne s'attendaient pas à un tel coup de frein si tôt dans l'année.
Les ménages sont frappés de plein fouet par l'accélération de l'inflation, qui avait grimpé à 4,5 % en mars, amputant leur pouvoir d'achat de 1,9 % au premier trimestre.
«Nous savons que les prix sont tirés vers le haut à la fois par la situation sur les marchés de l'énergie, également par la situation sur les marchés alimentaires», avait déjà prévenu lundi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, ajoutant que «nous allons entrer dans une période nouvelle où l'inflation ne sera plus aussi basse qu'elle l'a été au cours des années passées».
Conséquence : en avril, la consommation des ménages a encore reculé, de 0,4% a aussi indiqué l'Insee mardi, ces derniers ayant en particulier réduit leurs dépenses alimentaires, dont les prix sont tirés vers le haut par la guerre entre l'Ukraine et la Russie, deux pays exportateurs majeurs de céréales ou huiles par exemple.
Le nouveau gouvernement a mis le sujet en haut de la pile de ses priorités, mais les mesures promises (chèque alimentaire, réindexation des retraites et des minimas sociaux, etc.) devront attendre le résultat des élections législatives de juin et la constitution d'une nouvelle Assemblée nationale pour les entériner.
Il ne doit y avoir «ni oubliés ni angles morts», a ainsi assuré la Première ministre Élisabeth Borne vendredi dernier à l'issue d'une réunion avec le gouvernement.
Si l'emploi et les salaires ont continué de progresser au premier trimestre, le rythme s'est ralenti par rapport dernier trimestre de l'an dernier, note aussi l'Insee, qui souligne que le nombre d'heures travaillées a reculé de 0,3 %, conséquence des arrêts maladie liés à l'épidémie de Covid-19.