Le nombre de détenus en France est resté pratiquement stable au 1er mai, après trois mois de hausse, faisant dépasser la barre des 71.000 personnes derrière les barreaux, selon des chiffres officiels publiés samedi.
Un chiffre qui se stabilise après trois mois de hausse. Au 1er mai, plus de 71.000 personnes sont détenues en France, pour seulement 60.000 places disponibles. Un mois plus tôt, les établissements pénitentiaires français comptaient 71.053 détenus.
Toutefois, le pays ne compte que 60.722 places opérationnelles. Ainsi, la densité carcérale globale s'établit à 117% contre 107,5% il y a un an.
14.000 détenus en trop dans les prisons
Le nombre de personnes incarcérées était repassé au-dessus de 70.000 au 1er mars, un seuil qui n'avait plus été atteint dans les prisons françaises depuis le début de la crise sanitaire il y a deux ans.
Sur une année, on dénombre 5.654 détenus en plus, soit une croissance de 8,6% de la population carcérale. Selon les données statistiques du ministère de la Justice, 13.985 détenus sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les établissements pénitentiaires. La densité carcérale grimpe à 138,9% dans les maisons d'arrêt où sont incarcérés les détenus en attente de jugement - présumés innocents - et ceux condamnés à de courtes peines.
Quarante-six prisons françaises affichent aujourd'hui une densité supérieure à 150%. Cette densité dépasse même 200% dans quatre établissements (225,4% à Bordeaux-Gradignan, 214,3% à Perpignan, 213,8% à Foix et 208% à Nîmes). Ils étaient six dans ce cas il y un mois.
En raison de cette surpopulation, 1.850 prisonniers sont contraints de dormir sur des matelas posés à même le sol. Ils étaient 850 dans ce cas au 1er mai 2021. Parmi les détenus, 19.084 sont des prévenus, incarcérés dans l'attente de leur jugement. Au total, 86.855 personnes étaient placées sous écrou au 1er mai, dont 15.817 non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique (15.064) ou d'un placement à l'extérieur (753).
Le nombre de femmes écrouées (3,6% de la population carcérale totale) progresse légèrement par rapport à avril comme par rapport à il y a un an. Celui des mineurs écroués (0,8% du total) est lui en légère baisse par rapport au 1er avril et recule de 14,5% sur un an.