Environ 91% de la Grande Barrière de corail d'Australie a subi un «blanchissement» en raison d'une vague de chaleur prolongée lors de l'été austral, indique un rapport gouvernemental publié mardi soir.
Sur les 719 récifs étudiés, 654, soit 91%, présentent un certain niveau de blanchissement des coraux.
C'est la première fois que le plus grand récif corallien du monde est touché par un tel blanchissement au cours du phénomène climatique «La Niña», habituellement caractérisé par une température anormalement basse des eaux.
«Le changement climatique s'intensifie et le récif en subit déjà les conséquences», met en garde le rapport de l'autorité maritime de la Grande Barrière de corail, qui souligne qu'il s'agit de la quatrième vague de blanchissement à frapper le récif depuis 2016.
Elections australiennes
Le blanchissement se traduit par une décoloration en raison de l'expulsion des algues donnant au corail sa couleur vive. Les coraux blanchis restent vivants et peuvent se rétablir si les conditions s'améliorent mais «les coraux fortement blanchis présentent des taux de mortalité plus élevés», indique le rapport.
La publication du rapport intervient dix jours avant les élections fédérales australiennes du 21 mai, lors desquelles la politique climatique du gouvernement sera au cœur des enjeux.
En matière de transition écologique, le Premier ministre Scott Morrison s'en tient à son objectif de neutralité carbone en 2050 malgré les appels à plus d'ambition, et s'est engagé à exporter du charbon tant que la demande existait. Dans l'opposition, le Parti travailliste ne parle pas non plus d'une sortie du charbon.
La Grande barrière menacée ?
«Les deux principaux partis doivent se rendre à l'évidence : leurs objectifs climatiques ne sont pas suffisants pour le récif», a jugé Lissa Schindler, militante à l'Australian Marine Conservation Society.
En juin, l'Unesco doit décider d'une éventuelle inscription de la Grande Barrière de corail sur la liste des sites «en péril». L'Australie avait lancé en 2015 un plan de protection «Reef 2050» après que les Nations unies ont menacé en 2015 de déclasser le site.