À l’approche des élections législatives qui se dérouleront les 12 et 19 juin 2022, les grandes manœuvres ont commencé, à gauche, pour instaurer un contre-pouvoir face au futur président de la République.
Dans deux lettres rendues publiques ce vendredi 15 avril, la France Insoumise a proposé aux écologistes et aux communistes de former une coalition pour réunir un maximum de députés. Les socialistes n’ont pas été conviés.
Alors qu’en 2017 les Insoumis avaient fait cavalier seul aux législatives, obtenant 11 % des suffrages, soit 17 députés, le Parti de Jean-Luc Mélenchon a cette fois-ci pris l’initiative de lancer les discussions avec les différentes forces de gauche, dans le but de représenter une opposition plus importante à l’Assemblée nationale, tout en écartant volontairement le Parti socialiste.
Les Insoumis posent leurs conditions
Forts des 22% de voix obtenues par leur candidat au premier tour de l'élection présidentielle, les Insoumis ont néanmoins posé leurs conditions : «un programme commun partagé, construit à partir de celui qui a retenu le plus de votes à l’élection présidentielle» donc «L’avenir en commun» de Jean-Luc Mélenchon, ont-ils expliqué dans des courriers adressés à leurs concurrents de gauche.
Parmi les propositions formulées par les Insoumis, les écologistes et les communistes ont été invités à rejoindre l’Union populaire où ils pourront «trouver leur place sans se dissoudre», a assuré ce vendredi le député Alexis Corbières sur LCI, ainsi qu'à entamer des négociations sur une répartition des circonscriptions au prorata des scores du premier tour.
Les écologistes saluent l'ouverture du dialogue
Une proposition qui n’a pas totalement satisfait EELV, dont le candidat Yannick Jadot a obtenu 4,6 % des voix. Julien Bayou, le secrétaire national du parti écologiste a quant à lui plaidé devant presse pour une «proportionnelle, pondérée, lissée» qui tiendra aussi compte «des scrutins intermédiaires» comme les européennes ou les régionales, où les écologistes ont fait des bons scores.
Il a par ailleurs salué «l’ouverture du dialogue» de LFI pour sortir de la «redite stérile de 2017» et s’est dit ouvert à des discussions. Julien Bayou néanmoins proposé de construire plutôt «a minima un pacte de non concurrence» pour les législatives, qui pourrait déboucher «si les discussions s’y prêtent, sur un socle commun de quelques propositions phares».
EELV et le PCF sommés de s'expliquer
Autre réclamation des Insoumis : l’explication devant les électeurs de la part de tous ceux qui ont formulé des «accusations souvent blessantes» à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, et un engagement à «cesser les attaques».
Ce à quoi Julien Bayou a immédiatement répondu en expliquant qu’il n’était pas question de faire «pénitence» et qu’ils ne «retireront pas grand-chose ce qu’ils ont dit» en rappelant qu’il existe des «désaccords très importants sur des sujets comme la politique étrangère, en particulier sur le rapport à la Russie ou à des régimes autoritaires».