Malgré leurs nombreuses divergences, Emmanuel Macron et Marine Le Pen semblent tomber d'accord sur les bénéfices d'un retour au septennat.
Lors d'un déplacement à Vernon (Eure), la candidate du Rassemblement national a défendu mardi l'instauration d'un septennat non-renouvelable. Une mesure qui, selon elle, «rendra à la fonction présidentielle son prestige et au président sa capacité d’une action longue».
De son côté, Emmanuel Macron juge qu'un mandat de sept ans serait «un bon rythme» mais défend son «caractère renouvelable». Dans un entretien au Point, le président s'est également dit favorable à la tenue d’élections législatives de mi-mandat. Une idée qui reste toutefois à l'état de «réflexions libres» et qui ne fait pas partie de son programme.
«Le fait de ne pas avoir de respiration démocratique pendant cinq ans n'est plus adapté à notre époque (...) Un septennat avec des midterms (élections de mi-mandat américaines, NDLR) séparerait par exemple mieux l'exécutif gouvernemental de la part d'exécutif présidentiel», argumente Emmanuel Macron.
Le quinquennat critiqué
Selon le président de la République, cette réforme ne sera appliquée au prochain mandat s'il était réélu. «On ne change pas de règles en cours de partie», a-t-il justifié sur France 2 mercredi.
Mis en place en 2002 à la suite d'un référendum largement remporté par le «oui» (73,21%), le quinquennat est régulièrement critiqué pour avoir renforcé les pouvoirs du président et abaissé ceux du parlement. Les législatives étant calquées sur l'élection présidentielle, le président élu est en effet quasiment assuré de disposer d'une majorité fidèle tout au long de son mandat.
L'instauration d'un septennat rendrait à nouveau possible la cohabitation, situation dans laquelle le Premier ministre et le président de la République sont de deux bords politiques opposés.
Le retour au septennat implique une réforme de la constitution. Pour être adopté, le texte de révision doit être voté par l'Assemblée nationale et le Sénat puis soit soumise à un vote du Congrès (députés et sénateurs réunis) soit proposé aux Français via un référendum.