En déplacement au Havre, Emmanuel Macron s’est notamment exprimé sur le port du voile, un sujet majeur au cœur du débat avec Marine Le Pen.
«Je suis pour la neutralité des services publics, et pour forger des esprits républicains, et c’est pour cela qu’il n’y a pas de voile à l’école», a rappelé le président de la République lors de cette rencontre avec les habitants du Havre.
Rappelant le bilan de son quinquennat, et notamment la loi confortant le respect des principes de la République, plus connue sous le nom de loi «contre le séparatisme», Emmanuel Macron a insisté sur le fait qu’il «veut lutter contre les extrêmes, les gens qui fragilisent la République, qui prônent, en utilisant la religion, des pratiques qui ne sont pas conformes aux lois de la République».
Il s’est cependant dit opposé à l’interdiction du port du voile dans l’espace public. «On a des millions de nos compatriotes dont la religion est l’Islam, qui doivent pouvoir vivre calmement dans notre pays», a-t-il déclaré, en justifiant ses propos par le fait que la France est le «pays de la liberté» et qu'aucun pays dans le monde n'a interdit le port du voile dans la rue.
«Qu'une jeune fille porte un voile dans la rue n'est à mes yeux pas un problème»
Emmanuel Macron réagissait à une question concernant un échange qu’il a eu mardi 12 avril à Strasbourg, avec une jeune femme voilée qui avait interpellé le président pour lui demander s’il était «féministe». Il lui avait alors assuré que oui, et à son tour, avait demandé à la jeune femme si elle portait le voile par choix ou s’il lui avait été imposé, et cette dernière lui avait immédiatement répondu qu’il s’agissait d’un choix personnel. «C’est beau. [...] Avoir une jeune fille qui porte le voile à Strasbourg qui demande : "Est-ce que vous êtes féministe ?" C’est la meilleure réponse à toutes les bêtises que je peux entendre», avait-il alors estimé.
«Dans la rue, qu’une jeune fille porte le voile, n’est à mes yeux pas un problème, si c’est son choix. Ce que je ne veux pas, c’est que ce soit subi», a-t-il une nouvelle fois affirmé ce jeudi.
Marine Le Pen, son adversaire pour le second tour de l’élection présidentielle, affirme quant à elle que le voile est un «uniforme» utilisé par les fondamentalismes islamiques pour servir une idéologie qu'elle juge «totalitaire», et souhaite l’interdire dans l’espace public. Si elle est élue, les personnes portant le voile dans la rue pourront être sanctionnées d’une amende.