Pour la première fois dans l’histoire d’une élection présidentielle, les détenus français vont pouvoir voter depuis leur prison, par l’intermédiaire d’un scrutin par correspondance.
Les opérations sont organisées toute la semaine jusqu’à ce samedi 9 avril, veille du premier tour, dans certains des 188 établissements pénitentiaires français.
Les bulletins de vote seront ensuite acheminés au ministère de la Justice, dans le 1er arrondissement de Paris, où ils seront dépouillés dans un bureau unique.
En tout, 13.672 personnes détenues, sur un total de 70.000 prisonniers recensés au 1er mars, ont opté pour ce vote par correspondance dans la prison avant l’élection.
Un type de scrutin déjà expérimenté
Ce vote par correspondance sous pli fermé a déjà été expérimenté pour la première fois à l’occasion des élections européennes de mai 2019.
Pour ce premier essai, 5.184 prisonniers ont été admis à voter par correspondance, soit 10% de la population carcérale éligible à l’époque. Finalement, 4.413 personnes avaient ensuite voté.
Ce scrutin a été pérennisé à l’occasion des départementales et régionales de 2021. Les suffrages des détenus avaient été intégrés à la commune chef-lieu de leur lieu d’incarcération.
Avant que le vote par correspondance ne soit introduit, seules deux possibilités s’offraient aux détenus pour exercer leur droit.
Ils devaient obtenir une permission de sortie pour se rendre aux urnes ou alors trouver un mandataire inscrit dans la même commune.
Devant la complexité de ce système, seul 2% de la population carcérale avait pu voter lors de l’élection présidentielle de 2017. Ces modalités seront toujours offertes aux détenus pour cette échéance.
Pour les élections législatives de juin prochain, le vote par correspondance sera décentralisé. Les bulletins seront acheminés par le chef d’établissement dans la commune chef-lieu du département de l’établissement le jour du scrutin afin d’y être dépouillés.