Quatorze ans après la mort d’une postière Montréal-la-Cluse, Mamadou Diallo (32 ans), qui se disait innocent, a été acquitté lundi soir du chef de meurtre par la cour d'assises de l'Ain «au bénéfice du doute», alors que l’avocat général avait réclamé une peine de trente ans de prison.
«C’est un soulagement, mais j’ai de la peine pour la famille de la victime. Depuis le début, je clamais mon innocence, aujourd’hui la justice m’a entendu», a-t-il dit en sortant de la salle de tribunal.
Il a en revanche été condamné à deux ans d'emprisonnement (peine couverte par sa détention provisoire) pour le vol d'une liasse de billets qu'il a reconnu.
Les enquêteurs s’étaient initialement intéressés à Gérald Thomassin, ex-espoir du cinéma français devenu marginal, qui résidait alors en face de la poste et dont le comportement après le meurtre avait intrigué les policiers. Il a disparu en 2019, avant de bénéficier d'un non-lieu.
En 2017, l'affaire avait pris une tournure inattendue. Une correspondance avait été établie entre l'ADN prélevé sur un monnayeur et un sac trouvé près du corps de la victime et celui de Mamadou Diallo. Au moment des faits, il effectuait un stage près de Montréal-la-Cluse.
Mamadou Diallo avait avoué s'être rendu sur les lieux du meurtre mais avait indiqué avoir pris la fuite après la découverte du cadavre de la victime.
Le corps de Catherine Burgod, 41 ans, avait été retrouvé le 19 décembre 2008 dans l'arrière-boutique de la petite poste de Montréal-la-Cluse, baignant dans une mare de sang. 28 coups de couteau étaient relevés sur le corps de cette mère de deux enfants, enceinte de cinq mois au moment du décès.