Alors que le premier tour de l'élection présidentielle se déroulera dans moins d’une semaine, la campagne a investi l'univers vidéoludique pour convaincre une cible plus jeune. Tour d’horizon.
Un stand LREM sur «Minecraft», un jeu de réflexion des Insoumis ou encore un jeu de tir représentant Eric Zemmour… Comme l'indique l'AFP, de nombreux exemples montrent que la campagne a investi l'univers vidéoludique. Le but ? Donner une image «innovante».
Dans «Minecraft», l'un des jeux vidéo les plus populaires au monde, c’est par un message cryptique que l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron s'est adressée fin mars sur Twitter aux fans du jeu. Ce message était en réalité l'adresse d'un serveur permettant d'explorer un monde virtuel dédié à la communication du chef de l'État. «L’univers est composé de différents lieux. Il y a l’unité de lieux politiques avec le QG de la campagne, la salle de meeting et la mairie. Ensuite, il y a une unité de lieux plus interactifs tels qu’un hôpital, une école ou encore une gendarmerie. Il y a également des lieux de vie avec un café, un restaurant et un salon de coiffure», a détaillé l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron à CNEWS.
Ce format vise un public jeune. Pour Emmanuel Macron, l’équipe de campagne précise d’ailleurs viser «les 15-20 ans, une population à laquelle ne s'intéressent pas forcément les politiques». Si l'utilisation de «Minecraft» est inédite, les jeux vidéo et le réseau social Twitch - destiné aux «gamers» ont déjà été utilisés à plusieurs reprises dans ce but, rappelle l’AFP.
Les militants particulièrement actifs
En 2007 par exemple, une fausse Ségolène Royal, une île Sarkozy et un vrai bureau du Front national avaient déjà fait leur apparition dans le jeu «Second Life», où des centaines de milliers d'internautes pouvaient vivre une nouvelle vie.
Au-delà des actions des équipes de campagne officielles, les militants participent également activement à cette utilisation du jeu vidéo en politique. Ainsi, en début d'année, un jeu consacré à Eric Zemmour et baptisé «le Z» a été mis en ligne. Le candidat y affronte ses ennemis à l'aide de drapeaux français.
En 2017, La France Insoumise avait imaginé un jeu en ligne baptisé «Fiscal Kombat», dans lequel Jean-Luc Mélenchon affrontait plusieurs personnalités politiques pour récupérer de l'argent public. Cette fois-ci, les bénévoles du parti ont lancé «L'AEC (avenir en commun) c'est toi», un jeu d'énigmes permettant de découvrir les propositions du candidat. La France n’est pas la seule à être concernée par cette invasion de la politique en jeu vidéo. Aux Etats-Unis ou au Brésil, par exemple, les jeux vidéos servent également de relais de communication.