Emmanuel Macron a vivement critiqué, ce lundi, les violences observées lors de la manifestation en hommage à Yvan Colonna à Ajaccio en Corse. Le président de la République a également déploré la responsabilité des élus positionnés en tête de cortège et estime qu’il n’y aura «pas de discussion» sans un «retour à l’ordre préalable».
«Ce que j’ai vu ce week-end est inacceptable, y compris avec des responsables politiques en tête de cortège» a déclaré le président de la République ce matin sur France Inter. Dimanche après-midi, des manifestants corses accompagnés d’organisations syndicales et d’élus, s’étaient réunis pour rendre hommage à Yvan Colonna et réclamer «justice et vérité» sur l’agression mortelle de l’assassin du préfet Érignac.
.@EmmanuelMacron sur la Corse : "Je n'ai pas changé de ligne. Je suis favorable à toute évolution si elle répond aux besoins de la population. L'autonomie n'est pas l'indépendance, et l'autonomie n'est pas un objectif en soi." #le79Inter #Elysée2022 pic.twitter.com/Poj4bc6UxA
— France Inter (@franceinter) April 4, 2022
Une manifestation qui a cependant très vite dérapé et engendré de nombreux affrontements entre 150 à 200 personnes cagoulées et équipées de masques à gaz, et les forces de l’ordre. Parallèlement, des heurts se sont également produits près de Bastia.
Yvan Colonna n'est «pas un héros»
Emmanuel Macron a fermement rappelé qu’Yvan Colonna n’est «pas un héros» et qu’il a été condamné «à plusieurs reprises pour avoir été le lâche assassin du préfet Érignac» en 1998, tout en qualifiant de «grave et inacceptable» son agression meurtrière en prison.
«La République ne peut accepter qu’un détenu soit ainsi abattu dans ces conditions par un autre détenu» a-t-il asséné en assurant qu’il prendrait «des mesures très claires» sur la base des rapports et de l’ensemble des faits qui lui seront donnés, pour que le meurtrier soit «sanctionné».
La président de la République a ensuite estimé que «le calme et le retour à l’ordre est un préalable à toute chose», avant de «travailler avec la collectivité» et de parler éventuellement d’autonomie avec les élus corses. Pour autant, Emmanuel Macron affirme ne pas avoir «changé de ligne» et que l’autonomie n’est pas «un objectif en soi» mais assure qu’il prendra une décision qui «répond aux besoins de la population».