Une nouvelle manifestation pour Yvan Colonna, militant indépendantiste mortellement agressé en prison, a dégénéré ce dimanche à Ajaccio, avec de violents affrontements avec les forces de l'ordre.
Ces heurts entre plus d'une centaine de jeunes gens, souvent cagoulés et équipés de masques à gaz, et les policiers, ont débuté vers 16h00 devant la préfecture, aussitôt après l'arrivée du cortège des manifestants qui a réuni 4.000 personnes selon la préfecture, 14.000 selon les organisateurs.
Répondant aux jets de cocktails Molotov et de bombes agricoles, les policiers ont répliqué avec des lances à eau et des grenades lacrymogènes. Une trentaine de personnes ont été blessées, dont au moins une grièvement, selon les pompiers.
Aucun bilan n'a été fourni chez les forces de l'ordre qui disposaient de leur propre service de secours, selon un officier des pompiers.
Selon la même source, plusieurs véhicules ont été incendiés. En fin d'après-midi, les affrontements se poursuivaient près de la mairie, à quelque 500 mètres de la préfecture, où des fumées s'échappaient d'un immeuble dont une canalisation de gaz était en feu.
Des heurts problématiques pour les futures négociations ?
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'était engagé, lors de sa visite en Corse du 16 au 18 mars, à ouvrir «dès la première semaine du mois d'avril» des négociations sur «l'ensemble des problématiques corses», dont «l'évolution institutionnelle vers un statut d'autonomie restant à préciser».
Reste à savoir si ces nouvelles violences ne vont pas perturber ce scénario. Dans un document qu'ils avaient co-signé le 18 mars, Gérald Darmanin et Gilles Simeoni avaient en effet convenu «que la mise en œuvre de ce processus historique ne» pouvait «s’envisager que dans un cadre général apaisé et calme».