Le militant corse Yvan Colonna est décédé lundi soir des suites d’une violente agression en prison. De nombreuses personnalités politiques, dont Emmanuel Macron, ont réagi à son décès et appelé les Corses au calme.
Le président de la République a appelé ce mardi «à la responsabilité» en Corse après la mort d'Yvan Colonna, en assurant que des «conséquences» en seraient «tirées». Le chef de l'Etat a salué, sur France Bleu, «l'esprit de responsabilité» des élus de l'île parce que, «dans ce contexte, le plus important est que le calme se maintienne» au lendemain du décès du militant.
Le parti Femu a Corsica de Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de l'île de beauté, a publié sur Twitter une photo du détenu qui avait été condamné à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Erignac, avec écrit en langue corse : «Yvan Colonna, patriote corse, bien vivant pour l'éternité ! Nous serons toujours à tes côtés». Core in Fronte, autre parti indépendantiste corse, a posté de son côté «Yvan Colonna, mort pour la Corse».
Yvan Colonna, Patriottu corsu, vivu è arrittu per l’eternità !
Sarei sempre à fianc’à noi ! pic.twitter.com/B6mZXCHd8O— Femu a Corsica (@Partitu_FemuAC) March 21, 2022
Invitée de CNEWS lundi soir, la candidate Les Républicains Valérie Pécresse a déclaré : «Ce qui est arrivé à Yvan Colonna est dramatique. J'appelle à garder le calme et le sang-froid et à ne pas embraser la Corse».
Éric Coquerel, député La France insoumise, a présenté ses condoléances aux proches de la famille d’Yvan Colonna, et exigé qu’une «commission parlementaire» fasse la lumière sur ce qui est arrivé au militant corse. «Si comme demandé avec d’autres députés, il avait bénéficié d’un rapprochement, jamais cette tragédie ne serait arrivée», a-t-il affirmé sur Twitter.
«Personne ne mérite de mourir dans ces conditions», a réagi le député LREM Bruno Questel auprès de franceinfo, qui a indiqué que «le milieu carcéral est très dur, que ce type d'événements dramatiques peut arriver», mais qu’il est désormais essentiel de se questionner sur «les motivations de l’assassin».
Laurent Jacobelli, le porte-parole du Rassemblement national, «ne comprend pas que M. Dupont-Moretti soit toujours ministre de la Justice» après l’agression du militant corse en prison par un autre détenu radicalisé, et estime qu'Emmanuel Macron et Jean Castex «auraient dû demander» au ministre «de partir». Gilbert Collard, soutien du candidat à la présidentielle Éric Zemmour, a de son côté déclaré sur Twitter : «Yvan Colonna est mort. Son assassin est un jihadiste né au Cameroun : il y a longtemps que ce genre d'individu aurait dû retourner dans son pays, ce qui aurait été le cas si le ministère de la Rémigration proposé par Éric Zemmour était en place !»
La mort d’Yvan Colonna a aussi retenti jusqu’à l’étranger. L’Assemblée nationale de Catalogne, en Espagne, a présenté «condoléances (...) à l'ensemble du mouvement indépendantiste corse» tout en redisant son «soutien aux mobilisations contestataires».