Attendu aujourd'hui pour une visite de deux jours en Corse, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a assuré hier que le gouvernement était «prêt à aller jusqu’à l’autonomie» de l’île, dans les colonnes de Corse-Matin.
«La question est de savoir ce qu’est cette autonomie. Il faut qu’on en discute», a poursuivi le ministre, évoquant une «discussion sans précédent» sur le sujet. Cette question institutionnelle «sera logiquement engagée pendant le second mandat» du président Macron, s'il devait être réélu, a-t-il précisé.
Mais alors que l’île fait face à des violences après l’agression d’Yvan Colonna par un codétenu, Gérald Darmanin a souligné que le retour au calme était le préalable à toute discussion. «Il ne peut pas y avoir de dialogue sincère en démocratie sous la pression des bombes agricoles et la présence, ou l’omniprésence, des forces de l’ordre», a-t-il ainsi déclaré au quotidien, qui publie ce mardi soir des extraits de l'entretien.
Dimanche, après plusieurs jours de tensions, une manifestation en soutien à Yvan Colonna, à Bastia, a tourné aux heurts, faisant 93 blessés, dont 70 parmi les forces de l'ordre. Au cours de ces violences, les policiers et gendarmes ont été la cible de près de 650 engins incendiaires artisanaux.
Le ministre de l'Intérieur a également reconnu une part de «responsabilité» de l'Etat dans l'agression d'Yvan Colonna, s'engageant à faire «la vérité sur ce qui est arrivé» au militant indépendantiste le 2 mars à la prison d'Arles.
Ce mardi, Yvan Colonna se trouvait toujours dans le coma et son état est jugé «gravissime», selon son avocat, Patrice Spinosi.