Une facture annuelle avoisinant les 700 millions d’euros. Le nombre de détenus étrangers dans les prisons françaises a grandement progressé lors de la dernière décennie, creusant ainsi les dépenses pour le système carcéral.
Sur les 69.173 détenus recensés dans les prisons de l’Hexagone au 1er octobre 2021, 17.198 personnes étaient d’origine étrangère selon le dernier décompte de l’administration pénitentiaire. La part totale des prisonniers étrangers était donc de 25% à cette date, contre 17,2% en 2011. Parmi la totalité des malfrats n’ayant pas la nationalité française, 56% d’entre eux provenaient du continent africain, soit 9.793 personnes condamnées.
Fixé à 110 euros par jour, le coût d’un détenu englobe les dépenses de restauration, d’eau, de chauffage et les frais de personnel. Au total, la somme dépensée chaque année par le système pénitencier avoisine les 700 millions d’euros.
Peu de rapatriements et pas d’aménagements de peine
Le nombre de rapatriements de ces détenus étrangers n’a jamais décollé en raison d’une procédure administrative fastidieuse. D’après un cadre de l’administration pénitentiaire se confiant à ce sujet pour Le Figaro, le chiffre serait d’«une quinzaine par an» et concernerait «majoritairement des mandats d’arrêt».
Les personnes de nationalité étrangère incarcérées en France ont majoritairement fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, les excluant de fait des aménagements de peine et des programmes de réinsertion.
D’ailleurs, après leur passage en prison et en centre de rétention administratif, ces derniers ont souvent été relâchés dans l’Hexagone, ce qui a représenté de nouveaux coûts pour la société française.