La mort d’une jeune randonneuse de 25 ans dans un accident de chasse ce week-end a, de nouveau, fait émerger le débat sur l’interdiction de chasse dans le débat politique. Le collectif «Un jour un chasseur» a lancé une pétition visant à mieux contrôler la pratique de la chasse, qui a déjà récolté plus de 100.000 signatures.
Créé à la suite de la mort de Morgan Keane le 2 décembre 2020, un jeune de 25 ans tué dans un accident de chasse, le collectif «Un jour un chasseur» exige la mise en place de plusieurs mesures pour assurer la sécurité des promeneurs et renforcer les contrôles des chasseurs.
Plus d’un an après la mort de Morgan, et malgré plusieurs appels et discussions avec les membres du gouvernement, le collectif affirme ne pas avoir eu de réponses concrètes.
Néanmoins, la mort d’une jeune femme dans le Cantal ce samedi 19 février a poussé le collectif à relancer leur pétition.
Nos demandes sont restées sans réponses depuis plus d'un an. Face à l'inaction de nos institutions, nous avons lancé une pétition pour les obliger à entendre, et pour qu'ils ne puissent plus dire "qu'ils ne savaient pas". On attend des mesures fortes.https://t.co/PKSeyau8Zp
— Un jour un chasseur (@unjour1chasseur) February 20, 2022
Renforcer la formation des chasseurs
La pétition a récolté, jusqu'à présent, plus de 100.000 signatures. Celle-ci vise, notamment, à interdire la chasse le dimanche et le mercredi sur l’ensemble du territoire français afin de laisser les campagnes et les forêts aux promeneurs sans risquer d’être victime d’une balle perdue.
Le collectif exige également une formation bien plus stricte des chasseurs, et un renforcement des règles de sécurité. «La formation du permis de chasser doit être revue (âge minimum, difficultés des épreuves, renouvellement du permis chaque année avec certificat médical + test psychologique). Le permis de chasser équivalant à un port d’arme, son obtention ne doit pas être considérée comme anodine», estiment les auteurs de la pétition.
«Un jour un chasseur» demande des contrôles bien plus stricts des armes de chasse, à travers une refonte du Fichier National des Interdits d’Acquisition et de Détention d’Armes (FINIADA), où les personnes ayant commis des infractions y devraient être plus régulièrement inscrites.
Aussi, le collectif demande que les sanctions pénales à l’encontre des chasseurs soient portées à la hauteur des délits ou des crimes commis, car, selon lui, «les plaintes déposées par les victimes se voient généralement refusées ou classées sans suite».
De nombreux acteurs politiques, notamment écologistes, réclament la mise en place de telles mesures. Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et David Belliard, adjoint EELV de la maire de Paris, prônent tous l’interdiction de la chasse le week-end. La Secrétaire d’État à la Biodiversité ,Bérangère Abba, a promis des mesures rapides : «S'il s'avère qu'on a encore des choses à renforcer, on le fera».