Etre maire d’une commune française signifie avoir le pouvoir de donner sa signature à une candidature à la présidentielle. Un pouvoir qu’a utilisé Philippe Célestin Maréchal maire de Balagny-sur-Thérain (Oise) pour... s’auto-parrainer. Mais pourquoi avoir fait un tel choix ?
La loi permet à un élu de s’auto-parrainer, c’est-à-dire de s’apporter une des 500 signatures nécessaires à la validation de sa candidature à la présidentielle. Un choix fait par Anne Hidalgo, Fabien Roussel ou encore Philippe Célestin Maréchal. Mais ce dernier, maire d’une commune de 1.690 habitants dans l’Oise, n’est pas un candidat comme les autres.
«Ma candidature spontanée, c’est quelque chose qui a été fait pour nous délester d’une très grosse charge de travail car les secrétaires de mairie étaient submergées par les appels et les demandes de parrainages, explique le maire. Donc on va dire que l’auto-parrainage s’est fait machinalement pour permettre un travail plus serein.»
un maire qui veut rester sans étiquette
Une décision pleinement assumée par Philippe Célestin Maréchal, maire sans étiquette élu pour la première fois en 2020, qui estime qu’aucun autre choix n’aurait été possible. «Je suis là pour défendre une commune où chacun à ses opinions politiques, explique-t-il, je ne peux pas m’engager par rapport à ma population, je me suis présenté sans étiquette et je dois rester sans étiquette.»
S’il comprend les candidats qui sont à la recherche de leurs signatures manquantes, Philippe Célestin Maréchal le répète, le système vient perturber le travail des petites communes. «Les communes de 50.000, 100.000 habitants ont beaucoup plus de temps pour gérer ces dossiers, ils ont des gens qui peuvent le faire.»
«Chez nous, les secrétaires de mairies sont déjà occupées par beaucoup de dossier et sont en plus coulées par les appels au parrainage. Alors oui je n’ai qu’une voix mais ça ne me dérange pas de l’utiliser pour ma mairie», explique le maire, qui conclut avec humour : «et puis cela a permis à tout le monde de connaître mon second prénom.»
Ainsi, le 10 février dernier, selon les chiffres du Conseil constitutionnel, Philippe Célestin Maréchal, comptait une signature, la sienne.