Pas moins de 3.085 personnes à la rue ont été décomptées lors de la cinquième Nuit de la Solidarité organisée à Paris et dans quelques villes limitrophes dans la nuit du 20 au 21 janvier dernier, selon «les résultats définitifs» dévoilés ce mercredi 29 juin.
Un total de 2.598 personnes sans-abri ont été décomptées à Paris et 487 autres dans les neuf communes limitrophes partenaires (Aubervilliers, Bobigny, Bondy, Courbevoie, Gagny, Romainville, Rosny-sous-Bois, Rueil-Malmaison et Saint-Denis) lors de cinquième Nuit de la Solidarité, a communiqué l'Apur (Atelier parisien d'urbanisme) ce mercredi.
Un peu en baisse par rapport à 2021
Cela représente une baisse de 231 personnes par rapport à l’édition de mars 2021 (- 8 %), souligne l'Apur, qui rappelle qu'«entre 2020 et 2021, le nombre de personnes rencontrées avait déjà diminué de - 21 %».
Impossible néanmoins de comparer les chiffres relevés dans les communes partenaires, puisque c'était la première fois qu'elles participaient à la Nuit de la Solidarité.
Pour l'institution, cette diminution observée depuis deux ans s’explique «notamment par la forte augmentation du nombre de places d’hébergement et de mise à l’abri par rapport aux années antérieures».
De nombreux sans-abri dans le centre de Paris
Selon les résultats de l'Apur, ce sont dans l'arrondissement Paris Centre (345 personnes rencontrées), dans le 12e (282 personnes rencontrées), dans le 19e (251 personnes rencontrées) puis dans le 18e (214 personnes rencontrées) que les personnes sans-abri sont les plus nombreuses.
A cela s'ajoute le cas particulier de Bobigny (93), où les bénévoles ont trouvé un terrain privé sur lequel s'étaient installés 240 sans-abri en familles, en plus des 65 recensés sur le reste de la commune, portant à 305 le nombre de personnes en situation de rue dans cette ville de Seine-Saint-Denis.
Sans surprise, ce sont dans les quartiers parisiens les plus aisés que l'on recense le moins de sans-abri. Seuls 46 personnes à la rue ont été recensées dans le 7e, 51 dans le 6e et 72 dans le 16e. En petite couronne, certaines communes ont recensé peu de sans-abri, comme à Romainville où se trouvait un seul sans-abri.
Des hommes seuls en grande majorité
Concernant leurs profils, ils sont «sensiblement identiques» à ceux observés lors des précédentes éditions. Les personnes rencontrées à Paris la nuit du 20 au 21 janvier se trouvaient majoritairement seules (80 %), alors que 14 % se trouvaient en groupes d’au moins cinq personnes et 6 % ont été rencontrées en couple ou en famille.
De plus, 90 % des personnes rencontrées ce soir-là étaient des hommes, marquant «une baisse du nombre de femmes à la ruée ». En effet, elles représentent 10 % des personnes décomptées, tandis que leur proportion oscillait entre 12 % en 2018 et 13 % en 2021, se félicite l'Apur.
Une diminution qui peut, selon l'institution, «être mise en lien avec la progression du nombre de places d’hébergement et de dispositifs ciblés en direction de ce public» particulièrement vulnérable.
Des «bonnes nouvelles» malgré tout qui confortent la municipalité parisienne à continuer à agir en faveur des sans-abri de manière générale. Des actions concrètes comme les accompagner dans leurs démarches, leur proposer un accés à internet ou encore des solutions pour le stockage de leurs affaires.
«La rencontre des solidarités parisiennes s'inscrit dans notre volonté de recréer du lien avec toutes celles et tous ceux qui ne trouvent plus leur place dans notre société», s'est ainsi exprimée Léa Filoche ce mercredi, qui entend continuer à «travailler à bien identifier les besoins pour apporter des réponses adaptées et souples aux défis économiques et sociaux de l'exclusion».
La métropole du Grand Paris reconduit la démarche
Enfin, grande nouveauté cette année, cette 5e édition de la Nuit de la Solidarité à Paris avait été pour la première fois élargie à l'échelle métropolitaine.
Une première expérimentation qui n'a pas été menée sur l'intégralité de ces 9 communes, mais uniquement sur des quartiers choisis, mais qui a notamment permis selon la municipalité «de tester les aspects méthodologiques de son déploiement, dans la perspective d'un élargissement du nombre de communes concernées dans le futur à l'échelle métropolitaine».
«À la suite du bon déroulement de l’opération et au regard de l’intérêt des résultats qui en ressortent, la Métropole du Grand Paris a fait le choix de reconduire la démarche», a-t-on appris ce mercredi. La deuxième édition métropolitaine, articulée avec l’opération parisienne, permettra ainsi «d’élargir l’analyse à davantage de communes, et de mieux comprendre les continuités territoriales dans les parcours et besoins des personnes sans-abri dans le Grand Paris».