Lors de la quatrième Nuit de la solidarité organisée dans la nuit du 25 au 26 mars dernier, exactement 2.829 personnes ont été recensées comme étant en situation de rue à Paris, contre 3.601 en 2020, a-t-on appris ce lundi 8 novembre. C'est une baisse de 21 % par rapport à l'édition précédente.
Sur ces 2.829 personnes décomptées en mars dernier, 2.112 ont été rencontrées dans la rue, alors que les autres se trouvaient dans les couloirs du métro (144), dans les gares et autres lieux exploités par la SNCF (191), dans les hôpitaux de l'AP-HP (22) mais aussi dans les parkings souterrains, et dans les bois de Vincennes (112) et de Boulogne (28), ainsi que dans divers campements situés notamment le long du périphérique (201).
Parmi eux, 87 % d'hommes et 13 % de femmes, dont l'âge moyen est 41 ans. La grande majorité d'entre eux sont seuls (79 %), vivent sans aucune ressource ou de la mendicité (67 %) et sont sans logement depuis plus d'un an (61 %).
une concentration dans le centre et près des gares
Sans grande surprise, ces personnes étaient plus nombreuses dans les arrondissements du centre et de l'est parisien, avec 364 sans-abri recensés dans les arrondissements de Paris Centre, 307 dans le 12e (+ 112 dans le bois de Vincennes) et 294 dans le 10e. Des concentrations qui s'expliquent notamment par la présence de grosses gares parisiennes.
Concernant leur âge, 35 % d'entre eux ont entre 40 et 54 ans, 34 % ont entre 25 et 39 ans, 18 % ont plus de 55 ans et enfin, 13 % ont moins de 25 ans. Mais si ces derniers sont en minorité, il n'en demeure pas moins que leur part a augmenté, puisqu'ils étaient 9 % en 2019 et 11 % en 2020.
La crise sanitaire sans grande conséquence
Interrogés au sujet de la crise sanitaire et de ses conséquences sur leur quotidien, la moitié des personnes rencontrées estiment que le Covid-19 n'a pas eu d'impact sur leur situation personnelle (49 %), ni sur leur accès aux services et aux aides qui leur sont destinées (38 %).
Ils sont néanmoins 26 % à avoir évoqué des effets en termes d'isolement, de stress et d'anxiété, et 26 % également à avoir ressenti les effets de la crise en termes de baisse de leur activité professionnelle, de pertes d'emploi et de diminution des ressources financières.
Et si leur nombre est en baisse de 21 %, selon la restitution de l'association Apur, le profil des personnes rencontrées reste stable par rapport aux années précédentes : un ratio hommes/femmes et un âge moyen similaires, tout comme leur propension à ne pas faire appel au 115. De fait, près d'une personne sur deux s'apprête à passer la nuit dehors et 61 % sont sans logement personnel depuis plus d'un an, comme en 2020.
Une baisse que l'Apur explique d'ailleurs par plusieurs raisons : notamment par «la mise à l'abri des personnes installées dans les campements du nord-est parisien», ainsi que «par la forte augmentation du nombre de places d'hébergement et de mise à l'abri par rapport aux années antérieures».