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Crack à Paris : une réunion ce mardi pour trouver une solution pérenne d'accompagnement des toxicomanes

A l'heure actuelle, les consommateurs de crack du nord-est parisien sont installés sur le square Forceval, porte de La Villette, à la lisière de la Seine-Saint-Denis. [Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP]

Dans le quartier Stalingrad, aux Jardins d'Eole, porte de La Villette : les consommateurs de crack ne cessent d'être déplacés dans le nord-est parisien, sans qu'une solution pérenne ne soit trouvée pour les encadrer. Alors que la mairie de Paris s'est opposée à un 3e transfert en neuf mois, une réunion doit rassembler aujourd'hui les différents acteurs du plan crack afin de relancer la réflexion.

Ce comité de pilotage est convoqué par la préfecture de région (Prif) et doit faciliter le dialogue entre la mairie, l'Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture de police. Les questions de l'hébergement et de l'accompagnement des consommateurs de crack au sein de lieux de soin et de repos devraient être au coeur des discussions.

La prise en charge de ces centaines de toxicomanes n'avait pas été abordée depuis septembre lorsque, mardi 25 janvier, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a indiqué vouloir les déplacer à nouveau, du square Forceval au 12e arrondissement de la ville. Il était question d'installer les usagers du crack sur une parcelle de la SNCF, après «pose d'une clôture sécurisée».

Un projet annulé dès le vendredi suivant, en raison de l'opposition générale des élus de Paris et du Val-de-Marne, à gauche comme à droite. Dans un communiqué, la préfecture de police a particulièrement pointé la responsabilité de la mairie de Paris dans l'abandon de ce transfert, évoquant sa «virulente opposition» et regrettant que la municipalité «(ait) refusé de faire la moindre proposition».

25 millions d'euros déjà mobilisés

Le document souligne les conséquences de cet abandon sur le quotidien des riverains de la porte de la Villette, qui ne seront pas «soulager» des nuisances liées à la proximité des toxicomanes et doivent «désormais s'attendre à une occupation longue de l'espace public du square». La préfecture insiste : «c'est une illusion d'essayer de leur faire croire que des solutions rapides et simples sont possibles pour permettre à ces personnes de se soigner et de se réinsérer».

Des propos qui, selon Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) de la maire de Paris, relèvent d'une «grosse manipulation». Il est soutenu en ce sens par Anne Souyris, adjointe (EELV) à la santé, qui voit là un «coup politicien pour renvoyer la balle dans notre camp en proposant le pire». Tous s'accordent néanmoins sur le fait que la situation exige une réponse plus pérenne que ce qui a pu être proposé jusqu'ici.

Entre 2019 et 2022, 25 millions d'euros, au lieu de 9 millions prévus, ont déjà été mobilisés pour héberger 450 toxicomanes, sans toutefois parvenir à mettre fin à leur errance de manière durable. Ce mardi 1er février, les acteurs du plan crack auront donc pour lourde tâche de trouver une solution.

Parmi les options d'accueil envisagées figurent les Haltes soins addictions (HSA), surnommées «salles de shoot» par leurs opposants, mais aussi la piste des «emprises hospitalières». Notamment défendue par Emmanuel Grégoire et François Dagnaud, maire PS du 19e arrondissement de Paris, cette dernière alternative consisterait à «réquisitionner des établissements vacants en milieu hospitalier» afin d'y installer les usagers du crack.

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