Une enquête a été ouverte en avril 2021 après la découverte des cadavres le mois précédent de deux loups, ainsi que de deux gypaètes barbus dans le parc national de la Vanoise. Ces espèces protégées ont été probablement empoisonnées par des produits chimiques.
Selon le quotidien Le Monde qui a révélé l'affaire, «une douzaine d'autres cadavres - fouine, renard, corvidés-, tous empoisonnés», ont depuis été découverts. Cependant ce chiffre n'a pas été confirmé pas le parquet d'Albertville.
Découverts par les gardes du parc national, les corps des deux loups et des deux gypaètes «ont été transmis au laboratoire pour analyses, qui ont révélé sur certains la présence de molécules chimiques létales dans l’organisme», selon la procureure Anne Gaches. D'ailleurs, le parc avait placé ce couple de rapaces sous surveillance, ainsi que leur seul oisillon dont l'éclosion avait eu lieu un mois plus tôt.
Les loups dans le viseur ?
L'enquête a été confiée en co-saisine à la police de l'environnement de l'Office de la biodiversité (OFB), au Parc National de la Vanoise et à la gendarmerie. Le quotidien national affirme quant à lui que les animaux ont été «intoxiqués par des insecticides». D'après leurs informations, deux substances différentes ont été détectées, «suggérant la dissémination de plusieurs appâts dans la nature». Il s'agirait d'insecticides de la famille des carbamates, interdits dans l'Union européenne et donc en France depuis 2008. Ces produits peuvent provoquer une mort fulgurante, même avec la prise d'une petite dose.
Pour l'heure, «il n'y a pas eu d'interpellation et les investigations sont toujours en cours», a précisé le parquet.
«C'est un phénomène préoccupant et tout à fait scandaleux, et les services de l'Etat sont mobilisés pour prévenir ces actes, par des contrôles évidemment mais aussi par la sensibilisation des autorités administratives et judiciaires sur ces actes et la manière de les traiter», a réagi de son côté le ministère de la Transition écologique. «L'OFB s'organise pour traiter cela plus efficacement, notamment via une cellule d'enquête en charge de ces dossiers», a ajouté le ministère.
Selon les hypothèses avancées, figure celle selon laquelle cet empoisement visait les loups, présents dans le massif de Haute-Maurienne. En 2015 le président, le directeur et un agent du parc avaient été séquestrés une quinzaine d'heures par des éleveurs qui réclamaient plus d'abattage de loups.